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Prostitution : multiplier par dix les parcours de sortie

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Cinq ans après la loi sur la prostitution, le bilan est mitigé

Crédit photo kenchiro168 - stock.adobe.com
Près de cinq ans après l’adoption de la loi sur la prostitution, quatre associations ont publié, le 11 février, un rapport pour réclamer une politique volontariste du gouvernement et permettre la sortie massive des personnes en situation de prostitution.

240 millions d'euros par an pendant dix ans, voilà la somme qui serait nécessaire pour que 40 000 personnes sortent de la prostitution, d’après quatre associations de terrain, le Mouvement du Nid, l'Amicale du Nid, la Fondation Scelles et la Coalition pour l’abolition de la prostitution (Cap international).

Celles-ci, réunies au sein d’une nouvelle fédération dénommée Fact-s (Fédération des actrices et acteurs de terrain et des survivantes de la prostitution, aux côtés des personnes prostituées), viennent de rendre publique leur analyse sur l’impact de la loi d’avril 2016, qui visait à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées. Et ce, alors qu’un comité interministériel s’est tenu ce même jour pour évaluer, lui aussi, les résultats des mesures prises ces dernières années.

Manque de financements et disparités territoriales

Selon ces associations, qui sont actuellement chargées des deux tiers des parcours de sortie des personnes prostituées, le bilan reste mitigé. D’abord, à cause d’une applicationhétérogène de la loi selon les territoires. Mais aussi faute de moyens. Malgré des demandes grandissantes, seules 395 personnes ont pu bénéficier d’un parcours de sortie entre 2017 et avril 2020, alors que la Fact-s demande des ressources pour pouvoir en réaliser dix fois plus chaque année.

Le secteur médico-social au cœur du dispositif

Parmi les 67 recommandations formulées dans leur rapport, plusieurs visent tout particulièrement le secteur médico-social. La Fact-s préconise notamment de soutenir les acteurs proposant des parcours de soins aux victimes de la prostitution en augmentant les capacités d’accueil et les effectifs en centres médico-sociaux. Les centres d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) sont également perçus comme des dispositifs clés pour mettre en place des accompagnements spécifiques.

La prostitution des mineurs et des jeunes majeurs représente en outre un enjeu important pour la Fact-s, qui réclame que la protection de l’enfance intensifie sa politique à cet égard et qu’elle propose des hébergements destinés aux mineurs en danger de prostitution.

Mieux identifier les risques chez les mineurs

Enfin, la Fact.s réclame davantage de formation afin d’instaurer « une culture commune de lutte contre le système prostitutionnel ». D’après son rapport, « tous les professionnel·le·s sanitaires et socio-éducatif·ve·s en formation initiale […] doivent avoir suivi un module sur l’identification et la prise en charge des personnes en situation de prostitution ».

Même constat pour l’aide sociale à l’enfance (ASE) : « Il faut également former les professionnel·le·s “relais” de la santé ASE, la protection de l’enfance, la protection judiciaire de la jeunesse, la police, la justice… à l’identification du risque prostitutionnel chez les jeunes et au repérage des parcours qui pourraient mener à la prostitution. »

 

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