« La lutte contre l’habitat précaire et indigne est l’affaire de tous et toutes », déclare Claire Sabah, présidente du Collectif national droits de l’homme (CNDH) Romeurope, dans l’introduction du dernier rapport de l’organisme diffusé le 31 mai. « En dépit d’engagements forts pris au début du mandat présidentiel précédent (…), les objectifs ne sont pas atteints. (…) La raison principale : un manque de volonté politique. »
Et pourtant, le 25 janvier 2018, une instruction gouvernementale très attendue par les associations avait été publiée. Objectif : donner une nouvelle impulsion à la résorption des campements illicites et bidonvilles, en privilégiant l’action publique – diagnostic social, concertation et mesures d’accompagnement… – dès l’installation des familles sur un site, et non plus en mettant uniquement l’accent sur le processus de l’expulsion. Or, depuis quatre ans, ce texte n’a été que « très partiellement appliqué sur les territoires, quand il n’a pas été piétiné par certaines préfectures », déplore le CNDH Romeurope.
« Passer à la vitesse supérieure »
Pour le collectif, qui détaille ses propositions dans son rapport, il faut donc désormais « passer à la vitesse supérieure » et légiférer pour une application uniforme sur l’ensemble du territoire, « avec une seule boussole en tête : que toutes les personnes vivant à la rue, en squat ou en bidonville en France puissent avoir accès à un logement digne ».
Aujourd’hui, uniquement en métropole, 25 000 personnes vivraient dans des bidonvilles ou des squats, dont près de 6 000 seraient mineures. Des chiffres bien en dessous de la réalité, d’après les associations.