Dans le bras de fer qui les oppose au gouvernement, les réseaux de l’insertion par l’activité économique (IAE) viennent peut-être de gagner une nouvelle manche. Dimanche 9 novembre, la commission des finances de l’Assemblée nationale a adopté quasi unanimement – moins les voix du Rassemblement national – les trois amendements que le collectif IAE (réunissant dix réseaux de l’insertion) avait soumis voici quelques semaines aux députés. Ce afin de sauvegarder ses budgets face aux menaces de rabotage contenus dans le projet initial de loi de finances.
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20 000 postes non financés
Dans son projet initial, Bercy prévoyait une dotation de 1,29 milliard pour l’IAE en 2026. Soit près de 208 millions de moins par rapport à une année 2025 où les budgets des structures avaient déjà subi une première claque financière, mettant ainsi directement en danger près de 20 000 postes non financés dans un contexte particulièrement tendu pour les entreprises employeuses. Pour près de 46 % d’entre elles, ces structures disposaient cet été de moins de quatre mois de trésorerie. A ce coup de massue s’ajoutaient de fortes incertitudes sur le maintien des fonds du volet IAE du plan d’investissement dans les compétences (PIC-IAE) ou sur la relance du fonds départemental d’insertion (FDI), laissé en jachère depuis 2022.
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320 millions de rallonge
Les députés viennent donc d’apporter un bol d’air à un monde de l’IAE exsangue en inscrivant au budget un projet d’augmentation de 244 millions pour les aides au poste (soit le rétablissement du montant perdu en 2025 corrigé de l’inflation), une enveloppe supplémentaire de 35 millions pour le PIC-IAE (passant le total de ce dernier à 100 millions) et un coup de pouce de 40 millions pour le fonds départemental d'insertion (FDI). De quoi souffler un peu, même si rien n’est encore joué : le texte final doit encore subir un examen en séance publique à l’Assemblée le 19 novembre, avant de poursuivre son parcours au Sénat…
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