En 2016, "15 222 ménages ont été expulsés avec le concours de la force publique", rapporte la Fondation Abbé-Pierre, dans un communiqué du 4 juillet, s'appuyant sur des données du ministère de l'Intérieur. Elle estime, toutefois, sur le fait que "deux à trois fois plus de ménages quittent leur domicile, avant l’arrivée des forces de l’ordre, sous la pression de la procédure".
L'ordre de grandeur est le même qu'en 2015 (15 151 expulsions par la force publique, un chiffre revu à la hausse par le ministère depuis celui diffusé en octobre 2016), année qui avait connu un bond de l'ordre de 25 %. Depuis 2001, le chiffre a plus que doublé (+140 %).
"L’Etat réitère régulièrement son intention de prévenir les expulsions, notamment à travers la création d'un pôle national de prévention des expulsions [mis en place au sein de la Dihal, la délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au logement] mais son action concrète montre le contraire", analyse la Fondation Abbé-Pierre. Par exemple, "de plus en plus de familles, pourtant prioritaires au titre du droit au logement opposable (DALO), sont expulsées alors que l’Etat s’était engagé, par deux circulaires de 2012 et 2017, à les reloger avant l’expulsion".
L'organisation appelle donc à mettre en oeuvre des leviers "trop peu mobilisés" : fonds de solidarité pour le logement, diagnostics sociaux et financiers avant audience, maintien des aides au logement par les caisses d’allocations familiales, indemnisation des bailleurs…