Plus les sites de distribution d’aide alimentaire sont grands, plus les demandes enregistrées y ont été nombreuses sur la première année de crise sanitaire. Tel est le constat de l'enquête de la Drees (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), qui analyse l’évolution des demandes entre les printemps 2020 et 2021.
Parmi les centres de distribution interrogés, 31 % de ceux fréquentés chaque semaine par au moins 150 personnes signalent une forte augmentation des personnes accueillies sur la période, contre 11 % de ceux qui reçoivent moins de 35 bénéficiaires. « Ce constat suggère que les personnes ayant eu besoin d’une aide alimentaire se sont dirigées plutôt vers des grandes structures que vers des associations plus petites et bénéficiant sans doute à ce titre d’une moindre notoriété », précise la Drees.
Disparités territoriales
Les centres des régions Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur et ceux situés en outre-mer ont été majoritairement affectés par de nouvelles demandes durant la première année de crise. La part des personnes y ayant reçu une aide alimentaire en raison de la pandémie est souvent jugée supérieure à 30 % de l’ensemble des bénéficiaires.
Sur ces différentes zones géographiques, les profils des nouveaux bénéficiaires diffèrent. Les centres d’Ile-de-France recensent majoritairement des personnes seules (25 % des centres franciliens, contre 15 % sur l’ensemble du territoire). En Paca, les personnes les plus nombreuses à recourir aux aides sont les non-francophones ; en outre-mer, ce sont les familles monoparentales. En parallèle, plus de la moitié des sites de distribution des Pays de la Loire interrogés et la moitié de ceux situés en Normandie constatent une stabilité, voire un fléchissement du nombre de leurs bénéficiaires.
« Dans les grandes unités urbaines, les centres de distribution déclarent plus fréquemment une forte hausse de leur activité. En revanche, dans les territoires moins denses, le contexte socio-économique, qu’il soit favorable ou non, apparaît moins différenciant », rapporte l’enquête.