TRIBUNE - Ancien magistrat spécialisé dans le suivi des mineurs, le psychanalyste Philippe Chaillou anime depuis plus de dix ans des groupes d’analyse des pratiques avec des travailleurs sociaux de la protection judiciaire de la jeunesse et de l’aide sociale à l’enfance. Il s’interroge ici sur ce qui fait qu’un sujet peut réorganiser ses liens à autrui par une intervention institutionnelle.
« Si le sujet, sauf l’autiste, est toujours tributaire de ses semblables, c’est que rien ne l’assure d’être un en-soi. Il n’y a pas d’essence de l’être, pas d’ontologie. Fondamentalement, le sujet n’est que coupure, vide, trou. Il n’y a de sujet que dans des rapports avec d’autres, rapports d’ailleurs sans cesse à déterminer, ce qui ne se fait pas sans angoisse. Même s’il ne s’agit pas là d’angoisse pathologique mais d’angoisse inhérente à tout sujet. Il n’y a donc de singularité qu’à la fonder dans le partage…
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