Spécialiste de l’incarcération des jeunes, le sociologue Laurent Solini analyse l’impact des déplacements judiciaires et de la discontinuité éducative d’adolescents en établissements pénitentiaires pour mineurs. Ou comment un système d’enfermement s’appuyant sur leur seul comportement empêche tout suivi éducatif et toute construction de soi.
Actualités sociales hebdomadaires - Pourquoi cette étude sur le parcours de jeunes sous main de justice ?
Laurent Solini : Lors d’une recherche précédente sur le quotidien des jeunes enfermés dans un établissement pénitentiaire pour mineurs [EPM], j’ai remarqué que de nombreux jeunes sous main de justice – issus la plupart du temps de milieux très précaires – sont placés, déplacés, replacés, lors de leur prise en charge judiciaire. Jusqu’à ne plus être capables à 14 ou 15 ans seulement de se souvenir de l’ensemble des structures traversées,…
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