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Salariés du domicile : imbroglio autour des primes promises par l’État

ehpad primes

Image d'illustration

Crédit photo Christine - stock.adobe.com
Alors que le gouvernement a indiqué, le 7 mai, le montant des primes pour les professionnels des Ehpad, les salariés du domicile ont, dans un premier temps, été oubliés. Si un communiqué du 11 mai rappelle qu’ils bénéficieront bien d’une prime, les conditions d’attribution demeurent floues. De quoi agacer les représentants du secteur.

Prime ou pas prime ? La question demeure.

Si, pour les Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), la situation a été tranchée, elle est beaucoup plus floue pour le secteur du domicile. Lors des annonces de la stratégie de déconfinement, le 7 mai, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, a fait savoir que « tous les personnels des Ehpad de France, quel que soit leur statut, percevront une prime pour valoriser leur engagement sans faille pendant cette crise ».

Mais aucune annonce n’a eu lieu pour les salariés du domicile. Dans un communiqué de presse du 11 mai, il est cette fois-ci souligné que « cette prime sera également versée dans les services d’aide et d’accompagnement à domicile, dont l’engagement durant la crise est à souligner ». Il est cependant précisé que « les échanges se poursuivent avec les départements, dans le respect des compétences de chacun, pour en assurer le financement ». Un point qui irrite les différents représentants du secteur, loin d’être satisfait par cette annonce.

Au point mort 

« C'est toujours le même discours, déplore Thierry d’Aboville, secrétaire général de l'Aide à domicile en milieu rural (ADMR). Le communiqué de presse rappelle seulement ce que le Premier ministre avait déjà promis le 15 avril. Il y aura une prime, mais de quel montant et par qui sera-t-elle financée ? Nous n'en savons rien. Nous sommes donc au point mort. » Pour sa part, Guillaume Quercy, président de l'UNA (Union nationale de l’aide et des services aux domiciles), regrette : « Le sujet est très simple : le monde d'avant est toujours là. C'est-à-dire que l’État et les départements mènent des batailles qui ne concernent pas les professionnels du domicile mais dont ces derniers sont les victimes. Autrement dit, qui va payer ? L'Etat estime qu'il s'agit d'une responsabilité des départements. Ceux-ci disent qu'ils n'ont pas les moyens. Au final, il n'y a pas d'accord. . 

Et d’ajouter : « Concrètement, le gouvernement prend l'engagement d'une prime sans envisager de la payer. C'est à un autre de le faire. Si certains départements se sont déjà engagés à payer, ils se comptent sur les doigts d'une main. D’autant que les montants ne seront pas les mêmes selon les départements. Ce qui veut dire que l'immense majorité des départements n'envisage pas de prime, considérant ne pas avoir le budget pour ».

« Nous attendions de l'État qu'il se positionne sur le sujet comme il s'est positionné pour les établissements, surenchérit Hugues Vidor, directeur général d’Adedom. C 'est-à-dire qu'il définisse un montant et un mode de financement de cette prime. Au moins cela aurait été clair, précis et financé. Alors que là, avec les départements, on n'en sait rien ». « Nous avons rendez-vous jeudi avec la DGCS, poursuit-il. Nous allons en profiter pour faire le point et avoir un certain nombre d'éléments de réponse sur cette problématique. Personnellement, j'attends beaucoup de ce rendez-vous. Ensuite, si besoin, on se mobilisera politiquement. Mais le sujet est lourd car à chaque fois le domicile est dans une forme de maltraitance de la part du gouvernement. C'est insupportable ».

Et Guillaume Quercy de conclure : « Les aides à domicile ont entendu le président de la République citer leur métier en première ligne. Elles ont entendu le Premier ministre s'engager sur une prime. Or, au moment de l'annonce de celle-ci, rien. On leur demande d'aller quémander aux départements. C'est une injustice épouvantable. D’autant qu'elles comparent les situations. Les Ehpad et les SSIAD ont droit à cette prime et pas elles. Les salariés ne comprennent pas. Ils se sentent méprisés. Pour eux, c'est une injustice totale. »

 

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