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Retards de paiement, non-versement de salaires… à Orpea, « la situation est intenable »

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En raison d'un bug informatique lié au changement de logiciel de paie, des milliers de salariés du groupe Orpea ont constaté des erreurs sur leur fiche de paie du mois de février.

Crédit photo JULIEN DE ROSA / AFP
Le groupe d'établissements médicalisés pour personnes âgées Orpea fait face à des retards de paiement de certains salaires depuis le mois de février. Une situation qui concerne encore près de 2 000 personnes selon les estimations de la CGT.

ASH : Comment en est-on arrivé là et combien de personnes sont concernées ?

Renaud Mandel et Kéline Sivadier (1) : Ces problèmes sont la conséquence de la mise en place d'un nouveau logiciel de paie en janvier. S’il est courant que ce genre de changement entraîne des erreurs, ici les proportions sont inquiétantes. Beaucoup d’heures supplémentaires n’ont pas été comptabilisées, les majorations pour travail de nuit et/ou le dimanche ont été oubliées... Pire, parfois certains salaires ont été purement et simplement zappés.

Sur les 12 000 salariés en France, selon nos estimations, plus de 10 000 étaient concernés en février, essentiellement ceux en CDD. Cela impacte toute la France et toutes les professions. Si la direction a tenté de trouver des solutions, les problèmes perdurent. A ce jour, près de 2 000 professionnels sont encore touchés par ces retards ou non-versement de salaires. Par exemple, certains n’ont pas reçu leur solde de tout compte depuis le mois de février. Ils n'ont pas eu non plus leur attestation Pôle emploi et ne peuvent donc pas percevoir le chômage.

D'autres problématiques se sont ajoutées. Le mois dernier, la base brut du salaire de certains professionnels différait, à la baisse évidemment. On a l'impression de ne pas s'en sortir. Le Smic a augmenté au 1er mai et la convention collective va être revalorisée. Nous craignons donc de nouvelles difficultés le mois prochain.

Quelles sont les conséquences ?

La situation est intenable. Pour la grande majorité des professionnels du groupe (aides-soignantes ou agents de services hospitaliers), les salaires sont très modestes, souvent entre 1 100 € et 1 200 € par mois. Recevoir sa paie en retard ou incomplète n’est donc pas sans incidence : frais bancaires, prêts ou loyers impayés, interdictions bancaires, voire certains loisirs sacrifiés pendant la période des vacances scolaires.

Les problèmes concernent principalement les compléments de salaire. Or une aide-soignante en Ehpad compte beaucoup sur ses vacations, les heures supplémentaires effectuées pour arrondir son salaire. Dans certains cas, cela représente 600 € en plus par mois. Quand vous devez payer votre loyer le 5 du mois et que le prélèvement est rejeté, la situation peut vite devenir catastrophique.

Dans certains cas, la direction a donné des chèques ou des espèces pour dépanner des salariés en situation très précaire qui n'avaient même pas suffisamment pour faire leurs courses le week-end.

Que répond la direction ?

Par un mail du DRH, Guillaume Desoblin, le 18 février, elle a reconnu des « dysfonctionnements sur l'élaboration de la paie et des soldes de tout compte liés à une série d'anomalies techniques dans le cadre du changement de l’outil de paie au 1er janvier 2023 ». Elle s’est engagée à mettre en œuvre de nombreux dispositifs d'accompagnement : versements d'acomptes en cas d'anomalies ou de retards dans le versement de la paie et prise en charge des éventuels agios ou frais bancaires sur justificatifs.

Mais ce mail date de février, or la situation perdure. Toutes les difficultés ne sont pas remontées jusqu’à la direction car il n'y a pas eu de note informative. Par exemple, les personnes en CDD qui ont travaillé quinze jours en janvier, mais qui ne reviendront pas avant cet été, ne sont pas forcément au courant de la situation. C'est du cas par cas et cela prend du temps.

 

>>>> Lire le communiqué de la CGT


(1) Renaud Mandel, membre de l'union fédérale de la santé privée et animateur du collectif des élus Orpea, et Kéline Sivadier, déléguée syndicale chez Orpea en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

 

 

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