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« La CNH ne doit pas être une simple communication du président de la République »

Stéphane Lenoir est le coordinateur du Collectif handicaps.

Crédit photo DR
Dans un courrier adressé le 19 avril à Emmanuel Macron, le Collectif handicaps, qui regroupe 52 associations nationales, demande le report de la sixième Conférence nationale du handicap (CNH), prévue mercredi 26 avril. Stéphane Lenoir, le coordinateur du collectif, s’en explique.

Mise à jour du 26 avril :

Mardi 25 avril en soirée le Collectif handicaps a décidé de boycotter la CNH : « Après le refus du report de la Conférence nationale du handicap (CNH), puis le refus de permettre au Collectif Handicaps d’avoir une expression d’une durée significative en présence du Président de la République, le Collectif Handicaps ne participera pas à la CNH, conformément à la décision prise en assemblée générale extraordinaire de lundi dernier ».

Actualités sociales hebdomadaires : Pourquoi réclamez-vous le report de la Conférence nationale du handicap ?

Stéphane Lenoir : Cet événement a lieu tous les trois ans et a pour mission de donner le cap des politiques publiques du handicap. On y évoque, entre autres, la scolarisation des enfants, l’emploi, l’accessibilité, la santé ou la facilitation de démarches administratives. Il s’agit donc pour les associations du véritable lancement du quinquennat en matière de handicap. Or, à ce jour les conditions de la consultation ne nous conviennent pas. En effet, alors que bénévoles et salariés ont passé des centaines d’heures de réunions et formulé de nombreuses recommandations, nous n’avons pas la moindre information sur les annonces qui seront faites mercredi. Certes le gouvernement nous a consultés mais nous déplorons qu'il n'y ait pas eu de dialogue. Et ce alors même que la France a été une nouvelle fois épinglée par le Conseil de l'Europe et que l’ONU dit clairement que toute politique du handicap doit être co-construite avec les associations représentatives.

Qu’attendez-vous de cette conférence ?

Les propositions existent depuis des décennies. Il y a eu la loi de 1975, celle de 2005, les recommandations du comité des droits en septembre 2021, la décision du Conseil de l'Europe le 17 avril... Le constat est établi, les solutions sont connues. Ce qu'il faut aujourd’hui c'est une volonté politique et des engagements budgétaires pluriannuels. A deux jours de la CNH, nous n'avons pas senti cette ambition politique dans les travaux préparatoires, ce qui nous inquiète. A la limite, nous demandons seulement que la loi de 2005 soit appliquée. Par exemple, la France est censée être accessible, depuis 2015, aux personnes en situation de handicap. Ce n’est toujours pas le cas. Ce serait donc déjà une grande avancée.

Etes-vous prêts à aller jusqu’au boycott ?

Oui. Une décision sera prise ce soir. Nous souhaitons des garanties, sans cela, notre participation risque d’être fortement compromise. On ne veut pas que cette conférence soit perçue comme une simple communication supplémentaire du président de la République. Un boycott montrera très clairement que nous n'acceptons pas la politique du handicap telle qu'elle est conduite aujourd'hui. Le quotidien des personnes en situation de handicap reste difficile, les familles sont usées. Nous en avons assez d'attendre.

 

>>>> Lire le courrier du Collectif handicaps à Emmanuel Macron.

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