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Congrès de l’Unapei : la ministre veut rassurer le monde du handicap

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Luc Gateau, président de l'Unapei, à Nantes.

Crédit photo David Prochasson
Travail protégé, éducation, attractivité des métiers… Invitée du 63e congrès de l’Unapei, qui se tient du 24 au 26 mai à Nantes, la ministre chargée du handicap, Geneviève Darrieussecq, a cherché à désamorcer les critiques nées de la chaotique Conférence nationale du handicap (CNH).

« Dire que nous sommes déçus serait un euphémisme. Ce rendez-vous n’a pas été à la hauteur ! » Luc Gateau, président de l’Unapei (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales, et de leurs amis), n’a pas mâché ses mots en ouverture du 63e congrès de la fédération consacré à l’ambition de construire « autrement » une société solidaire et inclusive.

Fin avril, l’Unapei, comme d’autres associations, avait choisi de boycotter la Conférence nationale du handicap (CNH). Quelques jours plus tôt, les associations révélaient une décision du Conseil de l’Europe épinglant la France pour non-respect des droits des personnes en situation de handicap.

Dans ce contexte, c’est peu dire que l’intervention de la ministre déléguée chargée du handicap, Geneviève Darrieussecq, était attendue ce 25 mai. Et pas seulement par les opposants à la réforme des retraites, maintenus à l’extérieur de la Cité des congrès de Nantes. Travail protégé, désinstitutionnalisation, école, attractivité des métiers… Elle a répondu point par point aux griefs de l’Unapei et s’est attachée à défendre les intentions affichées lors de la CNH.

Nouveaux droits pour les travailleurs d'Esat

Sur la décision du Conseil de l’Europe, reconnaissant les manquements de la France, elle a noté qu’avant son arrivée au ministère des Solidarités, l’ONU avait déjà rappelé l’Hexagone à ses engagements. « J’ai trouvé qu’entre toutes ces instances, européenne et internationale, on avait du mal à voir le chemin. Quand l’une demande à mettre en œuvre plus d’établissements, l’autre appelle à les défaire. Je souhaite un équilibre pour les personnes en situation de handicap et leurs familles. »

En matière d’emploi protégé, elle a rappelé le souhait du gouvernement d’accorder aux travailleurs d’Esat (établissements et services d'aide par le travail) les mêmes droits qu’aux salariés ordinaires. « C’est ce que nous allons mettre en œuvre dans les prochaines lois, dès que les véhicules législatifs seront à notre disposition. Ces salariés ont une protection, nous la garderons : ils ne pourront jamais être licenciés. Et nous travaillerons sur les évolutions possibles de leurs rémunérations, pour aller vers le droit commun tout en restant dans le milieu médico-social protégé. N’ayez crainte : nous avons besoin des Esat. »

Pas question pour autant de cantonner les salariés à ces établissements spécialisés, assure la ministre. « Ces personnes peuvent aller vers l’emploi ordinaire (…). Il faut prendre le temps avec elles, c’est une affaire de capacité à évoluer. Je suis en phase avec le respect de chaque personne et l’évolution de chacun. »

Des progrès en matière d'inclusion

En matière d’éducation, la ministre a rappelé que la CNH avait porté sur l’acte 2 de l’école pour tous. « L’inclusion scolaire n’a pas toujours abouti partout. Mais des choses ont beaucoup avancé. Il y a des progrès dans la scolarisation, avec de plus en plus d’élèves qui poursuivent leurs études au collège puis au lycée. Nous devons les poursuivre. »

Sur l’attractivité des métiers, « le manque de ressources humaines dans les métiers du soin est un challenge commun que nous allons continuer de porter, a estimé la ministre. Il y a les rémunérations, je l’entends. Il y a les oubliés du Ségur dans les structures médico-sociales. Nous avons demandé aux instances responsables de travailler à une convention collective unique (CCU). Nous l’encourageons fortement. »

Pour faire face aux critiques sur le manque de places en établissement, elle a réitéré la promesse d’Emmanuel Macron de créer « 50 000 solutions nouvelles » pour adultes et enfants en situation de handicap d’ici 2030.

Par ailleurs, la ministre a assuré vouloir augmenter les solutions pour les personnes vieillissantes en situation de handicap. Elle veut développer des réflexions sur l’éthique, améliorer le « droit d’aller et venir des personnes » en simplifiant les obligations administratives et en travaillant davantage en transversalité. Enfin, une stratégie sera engagée pour les aidants, avec la création de lieux de répit.

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