Alors qu’ils ont été victimes de négligences, de mauvais traitements ou de traumatismes ayant conduit à leur placement, seuls un tiers des enfants pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance bénéficierait d’un bilan de santé à leur admission. Et ils ne sont pas plus nombreux à disposer d’un dossier médical à leur sortie du dispositif à 18 ans. Autre observation : ceux qui en ont besoin ne sont pas suffisamment suivis par des pédopsychiatres, psychologues ou psychomotriciens. D’une part, l’offre de soins manque ; d’autre part, les consultations ne sont pas remboursées par la sécurité sociale et il faut souvent attendre un an, voire plus, pour obtenir un rendez-vous dans un Centre médico-psycho-pédagogique où les consultations sont gratuites.
Fort de ce constat et de la vulnérabilité de ce public, le 23 avril, Adrien Taquet, secrétaire d’Etat chargé de la protection de l’enfance, a annoncé le lancement d’une expérimentation à Nantes visant à mieux prendre en charge la santé des enfants de l’ASE. La mise en œuvre opérationnelle débutera début mai. Ce projet prévoit à la fois une meilleure coordination des professionnels et la création d’un forfait annuel. Ce dernier devrait permette de financer :
- Le suivi médical régulier des enfants comprenant une évaluation psychologique.
- L’accès à des soins psychiques précoces.
- L’orientation vers des professionnels en libéral quand les structures existantes ne peuvent répondre rapidement à la demande.
- Un meilleure identification et formation des professionnels.
L’expérimentation aura lieu d’abord en Loire-Atlantique, et sera menée par le CHU de Nantes, puis devra s’élargir à d’autres départements dès 2020.