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La pauvreté se renforce chez les femmes seules avec enfants

Femmes précarité Secours catholique Emploi seuil de pauvreté rapport annuel 2023 statistiques

95 % des personnes rencontrées par le Secours catholique vivent sous le seuil de pauvreté.

Crédit photo Jean-Francois Fort / Hans Lucas / AFP
Dans son état des lieux annuel rendu public le 14 novembre, le Secours catholique note une aggravation de la pauvreté en 2022, particulièrement chez les femmes. Un phénomène qui devrait s'aggraver en 2023 au regard du contexte d’inflation et de la hausse du nombre de personnes faisant appel à l’aide alimentaire.

« Les premières victimes de la pauvreté sont les femmes, et surtout les femmes avec des enfants. » Tel est le constat dressé par le Secours catholique dans son rapport annuel « Etat de la pauvreté en France 2023 », publié le 14 novembre. Les femmes représentent en effet 57,5 % des adultes rencontrés par l’association en 2022. 60 % d’entre elles sont de nationalité française et 22 % font état d’une séparation, d’un abandon ou d’un récent divorce.

67,8 % des mères sous le seuil de pauvreté

Les deux tiers des mères seules ont moins de 43 ans et sont de nationalité française (63 %). Si elles s’avèrent souvent plus actives que d’autres catégories de ménages, leurs revenus restent paradoxalement insuffisants pour subvenir aux besoins de leurs enfants. 67,8 % d'entre elles vivent sous le seuil d’extrême pauvreté contre 50,8 % des femmes françaises sans enfant. Leurs demandes concernent l'aide alimentaire, l'habillement, l'accompagnement éducatif et scolaire.

Les vulnérabilités divergent selon les territoires :

  • Plus de la moitié des femmes rencontrées vivent dans des grands centres urbains et font appel à l’association pour de l’aide alimentaire.
  • En milieu rural, les demandes pour faire face aux dépenses d’énergie sont majoritaires et ont augmenté de 4 points en un an.

Le mal-logement des femmes

La précarité résidentielle est moindre pour les femmes de nationalité française : « 89,5 % des femmes seules vivent en logement stable contre 70,9 % des hommes seuls », indique le rapport. Or, depuis 2019, la proportion d'étrangères progresse, renforcée par l’arrivée de populations fuyant la guerre en Ukraine et composées, en majorité, de mères seules avec leurs enfants. Le mal-logement touche particulièrement ce public : 55 % en 2022, contre 40,9 % en 2012. « Faute d’accès à un logement, la plupart des femmes étrangères que nous rencontrons, même si elles ont des enfants, vivent aujourd’hui dans des hébergements d’urgence ou des logements très précaires. Parmi l’ensemble des personnes concernées, la durée médiane dans ce type de dispositifs est de plus d’un an et demi, contre cinq mois en 2021 », pointe le Secours Catholique..

>>> A lire aussi : « La France compte un nombre de personnes sans abri jamais égalé »

La vieillesse, facteur de précarité

Enfin, le document analyse quatre types de ménages représentant 85 % des femmes rencontrées :

  • Les jeunes individus éloignés de l’emploi (7 %). Leurs principales ressources sont des prestations sociales qui les rendent plus vulnérables aux ruptures de droit et qui ne leur permettent pas d’atteindre un niveau de vie suffisant. 63 % d’entre elles demandent l’aide alimentaire.
  • Les femmes étrangères exclues du marché de l’emploi (29 %). Majoritairement sans droit au travail (74 %), elles vivent souvent dans de grandes agglomérations et 61 % d’entre elles ont moins de 40 ans. La quasi-totalité vit sous le seuil d’extrême pauvreté. 72 % n’ont pas accès à un logement stable.
  • Les femmes actives (38 %) dont près de la moitié sont des mères seules. En emploi ou au chômage, elles disposent de revenus moins faibles que les autres femmes sondées mais elles se voient soumises à des charges trop importantes : 28 % d’entre elles demandent une aide pour payer les factures et 62 % sont en situation d’impayés.
  • Les femmes plus âgées et isolées (11 %). A plus de 55 ans et de nationalité française (89 %), ce public vit seul et dans des communes de zone rurale. Si leur situation sur les plans du logement et des revenus reste meilleure que pour les autres, leur isolement et les problèmes de santé caractérisent leurs principaux facteurs de précarité. « Ces femmes n’ont pas les ressources pour faire face aux charges qu’elles doivent supporter », souligne l'association.

En conclusion, le Secours Catholique donne plusieurs pistes pour lutter contre la pauvreté :

  • Reconnaître l’activité des « inactifs » en valorisant les activités invisibles telles que les activités domestiques ou le rôle d’aidant.
  • Ne pas réserver le bénéfice des politiques sociales à la condition d’un emploi pour s’occuper, par exemple, d’un proche dépendant.
  • Garantir une rémunération décente aux personnes en emploi.
  • Assurer des moyens décents d’existence aux personnes sans emploi.

>> Le rapport Etat de la pauvreté en France 2023

 

 

 

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