Le 16 mars, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé des mesures fortes. Déclarant le pays « en guerre » face à la pandémie de coronavirus, le chef de l’Etat a, entre autres, indiqué que les déplacements devaient être « fortement réduits pour quinze jours au moins » afin de « limiter au maximum les contacts » et lutter contre l’expansion du coronavirus en France.
Tout cela a-t-il des conséquences sur le quotidien et l’accompagnement, déjà bien impacté, des personnes âgées ? En substance, pas vraiment. En effet, la situation sanitaire évoluant très rapidement, depuis l’arrivée du SARSCov2, les EHPAD sont forcés de revoir leurs organisations en permanence.
Le confinement des personnes âgées conseillé dès le 14 mars
Concrètement, le passage au stade 3 de la pandémie, le 14 mars, avait déjà permis la mise en oeuvre de mesures drastiques et inédites de confinement, avec la fermeture de l'ensemble des lieux publics non indispensables. Et, dès le 12 mars, Emmanuel Macron avait invité « toutes les personnes âgées de plus de 70 ans », ainsi que « celles et ceux qui souffrent de maladies chroniques ou de troubles respiratoires » ou sont « en situation de handicap », à « rester autant que possible à leur domicile ».
De plus, dans un communiqué du 11 mars, le ministère des Solidarités et de la Santé indiquait qu’« au regard des dernières données épidémiologiques à jour, afin de ralentir la propagation de l’épidémie et de protéger les personnes les plus vulnérables, le gouvernement a décidé de renforcer les restrictions de visite dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées ».
Depuis l'interdiction des visites, il n'y a pas eu de grandes directives supplémentaires.
Eric Fregona, directeur adjoint de l'AD-PADans les faits, cela signifiait que pour que le coronavirus ne franchisse pas leurs portes, les quelque 7 000 EHPAD de France avaient reçu l’ordre de ne plus recevoir les familles de leurs quelque 600 000 résidents. « Depuis l'interdiction des visites, il n'y a pas eu de grandes directives supplémentaires. De toute manière difficile d'aller plus loin. Une fois que tout le monde est confiné, que les visites sont interdites, difficile de faire plus drastique. On ne voit pas trop ce qu'on pourrait faire de plus... », affirme ainsi Eric Fregona, directeur adjoint de l'Association des Directeurs au service des Personnes Agées (AD-PA), à l’issue de la réunion de crise hebdomadaire organisée, le 17 mars, au ministère de la Santé.
La question des masques se pose aussi dans les EHPAD
Reste une problématique, et non des moindres : la question des masques. En effet, alors que les personnels des établissements et des services à domicile sont prioritaires, bon nombre d’entre n’en ont toujours pas ou plus. Ce qui rend l’exécution de leur travail de plus en plus compliqué.
« A ce sujet, ce mardi matin, nous avons enfin obtenu une instruction du ministère de l'Intérieur disant que les établissements doivent faire la demande de masques auprès des centres hospitaliers ou des groupements hospitaliers de territoire. Les services à domicile, eux, doivent la faire auprès des pharmacies, indique Eric Fregona. En revanche, nous avons très fortement insisté pour qu’un suivi des stocks et des livraisons soit effectué heure par heure. Il faut être sûr que dès aujourd'hui (ce 18 mars), tous les services et établissements soient fournis. Il faut vérifier que ce déblocage officiel est réellement suivi d'effets ». Et d’ajouter : « L'ensemble des associations et des fédérations sont mobilisées et travaillent d'arrache-pied avec le gouvernement pour essayer de trouver les consensus et les dispositifs les plus fins possibles. Il faut absolument millimétrer l'action menée. C'est quasiment du jour par jour et de l'heure par heure. Nous sommes ainsi sans cesse en relation avec le gouvernement ».