Les professionnels de la petite enfance ont manifesté le 31 mars à l’appel du SNPPE (Syndicat national des professionnels de la petite enfance) pour dénoncer leurs conditions de travail, ainsi que « l’oubli et le mépris » de leur secteur par le gouvernenement et les candidats à la présidentielle. Avec un mot d’ordre sous forme de hashtag – #amavraievaleur – affiché également sur les tee-shirts des salariés qui n’ont pu se joindre aux manifestations.
Pas de « prime Ségur »
Premier motif de leur colère : l’absence de « prime Ségur », malgré un engagement sans faille des acteurs du secteur depuis le début de la pandémie de Covid-19. « Nous avons subi de plein fouet et continuons à subir la vague Omicron, avec de nombreux personnels touchés et d’autres épuisés, en sous-effectif constant, et sans aucune reconnaissance ! explique Cyrille Godfroy, cosecrétaire général du SNPPE, C’est grâce à nous si les parents peuvent travailler. »
Aux revendications des partenaires sociaux, Elisabeth Laithier, présidente du comité de filière « petite enfance », aurait répondu : « Vous ne faites partie ni du champ sanitaire, ni du champ social. »
Un camouflet pour le syndicaliste, coordinateur petite enfance en Moselle : « La reconnaissance, nous l’attendons toujours, reprend-il. Au lieu de quoi le secrétaire d’Etat à la protection de l’enfance, Adrien Taquet, souhaite ouvrir nos métiers de plus en plus largement aux personnes en cours d’insertion, comme s’ils n’exigeaient pas des compétences et une formation de qualité. »
La qualité plutôt que la quantité
De plus, la réforme de l’accueil collectif et individuel du jeune enfant serait, d’après les syndicats, une « réponse médiocre aux besoins des enfants et des familles », privilégiant la quantité des places en modes de garde à leur qualité.
Le SNPPE réclame « des moyens matériels et financiers pour travailler dans de bonnes conditions et accompagner les enfants et leurs familles avec bienveillance » ; une revalorisation salariale « par la mise en place, au minimum, de la prime Ségur mensuelle de 183 € net au même titre que le secteur du soin ou du médico-social » ; des formations pour appréhender l’évolution des modèles éducatifs ; la mise en place factuelle de l’analyse de pratiques pour tous ; et enfin « l’abrogation de la réforme du cadre réglementaire et la mise en oeuvre des recommandations du rapport ministériel de la commission des 1 000 jours de l’enfant ».