Le Grand Rex, à Paris, accueille la 28e édition des Assises nationales de la protection de l’enfance les 19 et 20 juin 2025. Au programme de ces journées de formation organisées par l’Action sociale – et dont ASH est partenaire : les liens d’attachement, « la sécurité affective à tout prix ». La thématique, omniprésente dans le débat sur la protection de l’enfance ces dernières années, s’articulera autour d’interventions de spécialistes, d’acteurs de terrain et de personnes concernées. L’événement, qui peut aussi être suivi en distanciel, vise plusieurs objectifs, au premier rang desquels : mieux comprendre le fonctionnement de la sécurité affective et en quoi elle est essentielle pour le développement de l’enfant, mais aussi identifier les personnes qui comptent pour lui dans son milieu familial ou en dehors.
En introduction, Anne Raynaud, psychiatre et fondatrice de l’Institut de la parentalité, et George Tarabulsy, professeur de psychologie au Québec, présenteront les fondamentaux du sujet : les systèmes d’attachement, d’exploration, de caregiving, les liens qui protègent, ceux qui fragilisent… Une fois ces bases posées, quatre séquences distinctes caractériseront ces assises.
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Temps forts
- Le premier temps, jeudi 18 juin, portera sur les enjeux des besoins d’attachement pour les enfants protégés : ce que change dans leur trajectoire un soutien précoce et pérenne, quels liens sociaux rechercher dans l’entourage et au-delà ?… Parmi les focus proposés, plusieurs études : l’illusion du retour avec une comparaison France-Québec sur les placements longs (Caroline Siffrein-Blanc, université Aix-Marseille) ; la prévalence des troubles de l’attachement chez les mineurs en conflit avec la loi (Guillaume Bronsard, CHRU de Brest), une recherche-action sur le faible capital social des enfants confiés (Aude Kerivel, sociologue), ou encore une démarche expérimentale sur la prise en compte des attachements multiples (Caroline Dubreil, département du Nord).
- Le deuxième temps abordera les connaissances, ressources et outils nécessaires pour soutenir les caregivers, ceux qui prennent soin des enfants, et améliorer les accompagnements. Au menu : ce qui peut perturber les réponses sécurisantes du caregiver (Raphaële Miljkovitch, université Paris-9), l’intervention relationnelle au Québec (Camille Danner-Touati, université Paris-Nanterre), la recherche de tiers-aidants dès l’évaluation (Prisca Orsonneau, département du Morbihan).
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- Troisième séquence, le vendredi, avec cinq ateliers au choix : comment restaurer un engagement parental sécurisant ; être outillé « attachement », ça change quoi ? ; comprendre et prévenir les conduites à risque par un travail sur les liens, etc.
- Enfin, la dernière séquence sera consacrée aux organisations et à la manière de s’approprier les pistes d’amélioration proposées tout au long de ces assises.
Jeudi soir, la projection de « La vraie famille » de Fabien Gorgeart sera suivie par un débat en présence du réalisateur. Le film relate le déchirement d’une famille d’accueil lorsque le père biologique exprime le désir de récupérer la garde de son fils.
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