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Protection de l’enfance : la Loire-Atlantique sur la voie des usagers

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Le département de Loire-Atlantique entend faire davantage participer les jeunes de l'aide sociale à l'enfance et leurs familles dans la prise de décision qui les concernent.

Crédit photo Pict Rider - stock.adobe.com
Devant une salle comble de professionnels et d’anciens enfants protégés, le département de Loire-Atlantique présentait le 2 février dernier son nouveau schéma consacré au volet « enfance et familles ». Celui-ci a été conçu à partir des résultats d’une consultation impliquant les professionnels de la protection de l’enfance, les enfants confiés et leurs familles.

Décalé. C’est le ton que le département de Loire-Atlantique voulait donner à la soirée de présentation de son nouveau schéma « enfance-familles » 2023-2028. Au menu de ce 2 février, des témoignages sous toutes leurs formes : documentaire, podcasts, slam de poésie. L’enjeu : afficher la volonté du département de faire une place de choix à la parole des bénéficiaires de la protection de l’enfance. « Nous ne voulions surtout pas un schéma trop institutionnel, mais un projet co-construit avec les enfants, leurs familles et les professionnels qui interviennent auprès d’eux. Et la seule manière d’y parvenir était d’interroger les principaux concernés », explique Anne-Sophie Abgrall, directrice Enfance-Familles au département.

Renforcer l’accès aux droits des jeunes

Résultat : la nécessité de réaffirmer les droits des 6 600 mineurs faisant l’objet d’une mesure de protection s’est rapidement imposée. Droit d’être aimé et soigné, droit à l’éducation, à la liberté d’information, d’expression et de participation, droit d’être protégé de la violence et d’avoir des conditions de vie décente… « Nous voulons que chaque jeune protégé puisse prendre conscience de ses droits. Il faut aussi que les professionnels sachent comment en être garants. C’est notre fil conducteur », affirme Claire Tramier, vice-présidente chargée de la famille et de l’enfance. Il en va de même de la stabilité du parcours de l’enfant protégé, qui devra être assurée en mobilisant, d’un côté, les ressources familiales et en généralisant, de l’autre, une « mesure éducative personnalisée » à domicile, laquelle remplacera les différentes mesures existantes.

La santé constitue un autre axe fort des 21 mesures prises par le département. Au programme, le déploiement plus large et rapide des coopérations et une meilleure articulation du travail en réseau sur des besoins spécifiques comme la prévention, le bien-être, le handicap, le logement ou la qualité de l’accueil des enfants confiés. Un principe qui s’appliquera aussi dans la lutte contre les violences, pour laquelle est prévue, en cas de suspicion, l’organisation systématique d’une concertation associant les professionnels de l’aide sociale à l'enfance et les acteurs de santé. S’agissant des violences conjugales, la Loire-Atlantique s’engage, entre autres, à favoriser l’installation d’une mesure d’accompagnement protégé des enfants (MAP), telle qu’elle existe dans d’autres départements.

Mieux cibler les besoins et adapter les réponses

Un chantier tout aussi prioritaire est celui des jeunes majeurs sortant de la protection de l’enfance. Outre la prolongation du contrat jeune majeur jusqu’à 25 ans, plusieurs dispositions sont mises en œuvre : normalisation de l’entretien avant 17 ans, utilisation de l’application mobile Zelli – « ton guide vers la majorité et l’autonomie » par les jeunes dès 16 ans, priorisation des jeunes sortant de l’ASE dans l’accès au logement. Pour encourager leur participation et celle des enfants protégés en général, le département propose la formation d’une commission mixte composée de représentants des usagers et de professionnels, permanente au sein de l’Observatoire départemental de la protection de l’enfance (ODPE). « Nous voulons créer régulièrement des occasions répétées, organisées pour recueillir la parole des enfants et des familles, savoir ce qu’ils apprécient ou, au contraire, ce qu’ils récusent. Cela dans le but d’enrichir les réflexions qui les concernent et d’adapter nos réponses en conséquence », souligne Lydie Joulain, chargée d’études à l’observatoire départemental. La mise en place de conférences familiales et le renforcement de la possibilité de désigner un avocat pour défendre l’intérêt de l’enfant devant le juge sont également étudiées.

Alternance de formations pour les professionnels

Pour faire face à la pénurie de professionnels dans le secteur, des formations échelonnées seront proposées à ceux ne disposant pas du diplôme d’éducateur : à l’embauche, un premier trimestre pour acquérir les connaissances de base, complété au fil du temps par des modules, dans le cadre de la formation continue. Pour faciliter l’accès au métier d’assistant familial, le département entend étudier la possibilité d’une double activité dans l’objectif de rechercher des candidats pour les accueils en relais, réfléchir à la mise en place d’aides à l’installation, aux travaux dans le logement ou encore à l’établissement de conventions avec des partenaires pour privilégier l’accès à un habitat plus grand.

Le budget départemental, qui bénéficie d’une augmentation annuelle de 12 à 13 % depuis deux ans, devrait permettre également la création de nouvelles places d’accueil d’urgence ou en moyen séjour.

 

 

 

 

Protection de l'enfance

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