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Rentrée 2023 : nouveau record du nombre d’enfants à la rue

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A la veille de la rentrée 2023, 2 323 enfants restent sans solution d'hébergement, d'après les résultats du baromètre annuel proposé par l'Unicef et la Fas.

Crédit photo Patrick Batard / Hans Lucas / AFP
Publié le 30 août, le cinquième baromètre de l’Unicef et de la Fédération des acteurs de la solidarité sur le nombre d’enfants à la rue témoigne d’une situation sans précédent. En 2023, 2 323 mineurs restent sans solution d’hébergement à la veille de la rentrée scolaire.

La tendance se renforce. Le bilan 2023 du baromètre « enfants à la rue » proposé par l’Unicef et la Fédération des acteurs de la solidarité (Fas) avant chaque rentrée scolaire est sans appel : par rapport à 2022, 20 % d’enfants supplémentaires dorment dehors (lire notre article).
Dans la nuit du 28 au 29 août, 2 323 mineurs dont près de 600 âgés de moins de trois ans, ont ainsi été dénombrés, faute de solutions d’hébergement et malgré une demande des familles auprès des services du 115.

« Cette réalité déjà alarmante est pourtant parcellaire : le baromètre ne permet pas de recenser les nombreuses familles qui ne recourent pas au 115, ni les mineurs non-accompagnés en situation de rue, ou encore les familles vivant en squats ou en bidonvilles », détaille la Fas d’Ile-de-France, dans un communiqué.

Paralysie de l’accueil inconditionnel

L’accroissement s’explique par les nombreux ménages remis à la rue depuis la fin de l’hiver en raison des restrictions budgétaires imposées aux SIAO (Services d’accompagnement Service intégré d’accueil et d’orientation) et aux associations. Estimée à – 6 %, la baisse de financements contraint les professionnels de terrain à trier les publics sur des critères de vulnérabilité et de précarité pour faire face aux fermetures de places. La reprise de l’activité touristique avec la suppression de nombreuses chambres d’hôtels dédiées au contingent d’hébergement d’urgence renforce aussi le phénomène.

« Nous restons dans une gestion dite « au thermomètre ». Au cours de l’été, la situation s’est aggravée », dénonce Manuel Domergue, directeur des études de la fondation Abbé Pierre et porte-parole du Collectif des associations unies (Cau), lors d’une conférence de presse organisée le 30 août. « Il s’agit d’une crise du logement renforcée par des choix politiques dont les conséquences apparaissent sur l’ensemble des métropoles », souligne-t-il. A titre d’exemple, le 25 août, 352 personnes dont 151 enfants ont été expulsés de leur hôtel à Toulouse (Haute-Garonne) et le centre d’hébergement d’Argenteuil (Val d’Oise) a fermé.

30 000 enfants hébergés

Avec 205 000 places, la capacité du parc d’hébergement reste donc insuffisante pour assurer l’accueil inconditionnel prévu par la loi. Plus globalement, les associations renouvellent leur appel au gouvernement pour la mise en place d’une politique pluriannuelle de la rue au logement. « Les deux tiers des demandes non pourvus sont constitués de familles. Il est essentiel de sortir de cette stratégie court-termisme et de prendre en compte les spécificités de ces publics », ajoute Nathalie Latour, directrice générale de la Fas.

« Les travailleurs sociaux sont majoritairement formés à accompagner des adultes. Nous souhaitons voir des professionnels à même de proposer des réponses adaptées aux problématiques des 30 000 enfants hébergés. Nous appelons à un projet de loi rectificatif ainsi qu’à un Projet de loi de finances (PLF) pour 2024 ambitieux », conclut-elle.

 

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