En France, en 2016, un quart des assurés sociaux (26,5 % exactement) ont renoncé à se faire soigner, selon l'Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore), que ce soit pour des raisons financières ou en raison d’une couverture insuffisante de l’Assurance maladie. Le plus souvent, il s’agit de familles monoparentales ou de personnes vivant seules, d’assurés sans activité professionnelle ou avec de petits revenus, sans mutuelle ou sans médecin traitant. Face à ce constat, l’Assurance maladie s’est mobilisée ces dernières années.
Concrètement, dès 2014, la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) du Gard a mis en place, de manière expérimentale, un dispositif de lutte contre le renoncement aux soins : une plateforme d’intervention départementale pour l’accès aux soins et à la santé. Dix-huit mois plus tard, les résultats encourageants obtenus dans ce département ont poussé l’Assurance maladie à élargir l'expérimentation à 21 nouvelles caisses primaires afin d’en valider le principe, la faisabilité et les capacités à apporter des résultats. Depuis, après trois nouvelles vagues de déploiement (22 caisses en avril 2017, 27 caisses en octobre 2017 et 30 caisses en mars 2018), le dispositif est généralisé à l’ensemble des CPAM du territoire.
Des résultats probants
Selon un premier bilan, présenté par l’Assurance maladie le 6 juillet, 35 433 assurés ont bénéficié de ce dispositif, soit une moyenne de 325 assurés pris en charge chaque semaine en France. Parmi les accompagnements clôturés, près d’un dossier sur deux a abouti à une réalisation des soins ; 6 030 assurés ont été mieux orientés dans le système de soins ; 4 480 ont bénéficié d’un accompagnement financier ; 1 392 assurés ont pu bénéficier d’une orientation vers un partenaire ; 6 030 personnes ont été mieux accompagnées dans leur parcours de soins.
Les cellules de lutte contre le renoncement aux soins ont permis abouti également à une ouverture de droits pour 12 701 assurés : 58 % des dossiers ont conduit à l’attribution de CMU-C (Couverture maladie universelle complémentaire) ou d’ACS (Aide au paiement d’une complémentaire de santé), 42 % à l’accès à une complémentaire santé (ou une complémentaire santé plus adaptée) et 24 % à une mise à jour du dossier. A noter que, pour beaucoup d’assurés, les bénéfices de l’accompagnement sont multiples : réalisation des soins, soulagement physique et/ou moral, stimulation pour avancer dans leurs parcours de vie, perspectives professionnelles et/ou sociales renforcées…