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Protection de l'enfance : alerte aux placements abusifs

Crédit photo Jonas Walzberg / DPA / dpa Picture-Alliance via AFP

C’est l’histoire de Grégoire et Mélanie, 5 et 7 ans, dont la garde est fixée chez leur père malgré les coups qu’il leur porte et que ceux-ci révèlent. Celle encore d’Elsa, 2 ans, abusée par un père déjà soupçonné de violences conjugales, mais qui obtient la garde car la mère est jugée « aliénante ». Puisés parmi les dossiers de Christine Cerrada, avocate et membre de l’association L’Enfance au cœur, ces récits s’intègrent parmi dix situations réunies dans le livre. Rapports d’experts plus ou moins légitimes mais qui font foi, mesures judiciaires d’investigation éducative décidées à la va-vite, mesures d’assistance éducative en milieu ouvert, conflits d’intérêts où les associations privées qui effectuent l’enquête sont aussi celles qui accueillent l’enfant placé… Autant de dysfonctionnements édifiants.

Comment ne pas désapprouver ces procédures où la parole et l’intérêt de l’enfant et de sa famille semblent si peu pris en considération ? Comment ne pas s’alarmer de ces actes censés protéger les enfants d’un danger réel et pourtant déclenchés au moindre soupçon ? Mais ces exemples sont-ils davantage que des exemples ? Car l’autrice, qui dénonce le système de protection de l’enfance dans son ensemble, procède selon la rhétorique de sa profession. Elle le reconnaît, les placements abusifs « sont difficiles à évaluer ». Alors, plutôt que de démontrer, l’avocate plaide. Avec le parti pris que l’exercice implique.

Dans l’ouvrage, les opinions, souvent assénées comme des faits incontestables, constituent un procès à charge. Ces dérives sont-elles dues à des professionnels dogmatiques et omnipotents, voire à certaines associations avides de rentabilité, comme l’autrice l’affirme souvent ? Ou plutôt à des personnes débordées et en souffrance, pas assez formées ni supervisées, contraintes de déléguer à des associations, comme elle l’admet parfois ? Restent une dénonciation des syndromes d’aliénation parentale et de Münchhausen ainsi que 21 préconisations d’ajustement de l’article 375 du code civil, qui régit le placement.

 

Notes

« Placements abusifs d’enfants. Une justice sous influences » – Christine Cerrada – Ed. Michalon, 22 €.

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