La sociologue Laurence Hardy attire notre attention sur ces glissements insidieux qui amènent l’aidant familial, par culpabilité et par manque de solutions, à endosser les compétences des professionnels du soin. Au risque de basculer, par épuisement et défaut de formation, sur des formes de maltraitance.
Actualités sociales hebdomadaires - On parle de plus en plus de la formation des aidants proches. Est-ce une manière de les professionnaliser ou simplement de mieux les reconnaître ?
Laurence Hardy : On a commencé à l’évoquer dès les premiers plans Alzheimer. Je me suis tout de suite interrogée sur les implications de cette notion : une chose est d’informer les aidants, de leur permettre d’exprimer leurs difficultés et de trouver des lieux de parole ou des lieux de répit, mais une autre est de dire qu’ils ont besoin d’être formés. Je pense que l’on crée une nouvelle forme d’ambiguïté. La formation renvoie normalement à la notion de métiers, qui implique des missions, des compétences…
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