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EDITO - Solidarité

Les femmes seront sans doute encore nombreuses dans la rue à l'occasion de la troisième mobilisation nationale contre la réforme des retraites organisée ce 7 février.

Crédit photo Amaury Cornu / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Miroir, miroir, suis-je toujours la plus juste ?

Trève de plaisanterie, voilà une idée formidable : travailler 69 h par semaine comme l’envisage le gouvernement sud-coréen, soit 17 h de plus qu’aujourd’hui. A ce rythme-là, plus besoin de réformer les retraites ! Dans ce pays, d’ailleurs, peu de salariés profitent de ce droit au repos fixé à 65 ans : ils sont licenciés avant. Résultat : la majorité des plus de 66 ans vivent sous le seuil de pauvreté.

Ça vous rappelle quelque chose ? L’emploi des seniors, la pénibilité, les femmes…

Justement, parlons-en, des femmes. Comme toujours, elles vont morfler. Déjà que la pension des retraitées est inférieure de 40 % à celle de leurs homologues masculins, avec la réforme en discussion à l’Assemblée nationale à partir du 6 février, 20 % d’entre elles – soit le double des hommes – devront attendre 67 ans (âge d’annulation automatique de la décote) pour ouvrir leurs droits.

Enfants, emploi à temps partiel, carrière discontinue… Ça compte pour du beurre !

La pilule va être difficile à avaler dans le secteur social et médico-social, où les femmes tiennent le haut du pavé. Le « care », comme on le dit si bien, elles connaissent ! Et pas qu’un peu, suffit de demander aux professionnelles du grand âge. Un jour, l’usure des corps se ressent : mal de dos, douleurs articulaires, tendinites… La tête aussi se fatigue par trop de stress et d’émotions liés à la précarité de leur métier et à la disparition des personnes vieillissantes qu’elles accompagnent. Que dire aussi de la charge mentale de tous les autres professionnels qui s’occupent des pauvres, des exclus, des handicapés, des femmes ou des enfants maltraités…

Du sensible qui ne rentre pas dans les comptes des réformateurs. Pourtant, l’inquiétude est là. Et pas seulement à propos des retraites. Le 2 février, les travailleurs sociaux se sont mobilisés pour dénoncer les conditions de travail, les bas salaires et le manque de considération qui conduisent à une pénurie de personnel inédite.

C’est pourtant pas le boulot qui va manquer. Avec la réforme de l’assurance chômage, en vigueur depuis le 1er février, qui va raboter de 25 % la période d’indemnisation des nouveaux demandeurs d’emploi et dont l’allocation dépendra de l’état du marché du travail. Et pourquoi pas du vent, pendant qu’on y est !

Une bonne nouvelle quand même : depuis janvier, les agents de l’Urssaf de Picardie peuvent troquer leur semaine de 35 h contre 36 h sur 4 jours. « Soutenir le travail, a déclaré Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics, c’est aussi accepter que certains aspirent à travailler différemment. »

A travailler moins longtemps aussi.

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