« L’euphémisation du mal est une manière de le minimiser »
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Publié le : Dernière Mise à jour : 21.01.2022Par : propos recueillis par Leslie Fauvel
Normalienne, agrégée et professeure de philosophie, Marylin Maeso est spécialiste de la pensée d’Albert Camus. Elle est l’autrice de La petite fabrique de l’inhumain (éd. de l’Observatoire, 2021).
Face à la pandémie de Covid-19, les premières réactions ont été le déni et l’euphémisation. Deux phénomènes rampants qui, selon la philosophe Marylin Maeso, contribuent à déshumaniser nos sociétés et dont les effets se font sentir à de nombreux niveaux.
Actualités sociales hebdomadaires - Votre livre met en parallèle « La Peste » de Camus et l’épidémie de Covid-19. Pourquoi lier les deux ?
Marylin Maeso : J’utilise le roman d’Albert Camus car il est allégorique. C’est un livre qui nous invite à réfléchir sur la condition humaine et sur la manière dont les fléaux, qu’ils soient politiques ou sanitaires, nous parviennent, et sur nos façons de réagir. La Peste est un récit qui expose notre manière d’ignorer les signaux d’alarme pendant des années. Le point commun que j’ai pu observer entre ce roman et l’épidémie de Covid-19, c’est la tentation de l’euphémisation. Au début, on entendait beaucoup : « Ce n’est…
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