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ÉDITO - Trouble cité

Philippe Petit reliant les tours de Notre-Dame, en 2019

Crédit photo AFP

Une corde raide, un précipice, deux bords à relier le surplombant. Et de petits pas qui, l’un après l’autre, grâce à une extrême et très précise détermination, mènent l’équilibriste jusqu’à son point d’attache, de l’autre côté et bien vivant. L’image nous revient de Philippe Petit, qui en 1974 réussit à relier dans le vide les tours du World Trade Center.

Dans la plupart des équipes depuis quelques temps, chacun joue de son équilibre, de son talent, met ses nerfs à l’épreuve et réussit. Une question d’engagement. Considérons l’été qui vient de passer : l’ensemble des soignants et des professionnels de l’accompagnement social et médico-social ont réussi à surmonter l’épreuve.

Ils ont passé l'été

Avec leurs cannes, leurs fauteuils, leur désespérance, leurs toc ou leurs troubles, une foultitude de personnes fragiles ont « passé l’été ». Grâce à celles et ceux qui les ont entourées. Pas toutes, certes, mais cela suffit à conclure que jusqu’ici, tout va bien.

La preuve. Toutes les sirènes avaient retenti, l’alarme avait été déclenchée : nous ne passerons pas l’été ! Et ils l’ont passé. Alors pourquoi ne pas continuer ainsi ? Pourquoi ne pas continuer à réduire les effectifs, pardon, à ne pas remplacer ?

Pourquoi continuer ainsi ? Parce que ça marche comme ça. Sauf qu’hier 22 septembre, les soignants se sont mobilisés. Ils forment le début du cortège : ils sont ceux qui restent, ceux qui n’ont pas démissionné, ceux qui ne sont pas en arrêt longue maladie, ceux qui ne se sont pas reconvertis, et ce sont eux qui vont resserrer les rangs.

Une chose publique à défendre

Les travailleurs sociaux prendront leur tour sur le pavé dans les jours qui viennent. Parce que comme les soignants, ils ont voix au chapitre, ils ont droit de cité. Rappelons-nous ce qu’est la cité : une organisation qui permet une vie satisfaisante, une liberté citoyenne à laquelle chacun contribue.

Alors comment se reconnaître, sinon en se mobilisant pour que la chose publique, la res publica, ne revienne pas entre les mains de vils personnages : ceux qui renvoient dos à dos travailleurs et allocataires, burn-out et fainéants ; ceux qui confondent pouvoir politique et droit de cuissage ; ceux qui mêlent devoir de secours et invasion de doryphores.

C’est dingue ce sentiment d’un éternel retour au passé. Pour faire passer la pilule, en attendant la réforme des retraites en loucedé et la crise énergétique, une mesure mérite d’être saluée car elle a été prise juste pour cela : désormais, pour la gent féminine, c’est pilule du lendemain pour toutes ! Alors, festoyons, envoyons-nous en l’air, ce ne sera pas perdu.

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