En 2017, 8,2% de la population, soit 5,51 millions de personnes, bénéficie de la Couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C). Un chiffre stable, après plusieurs années de hausse entre 2009 et 2016, selon la dernière édition du rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DRESS), publiée le 3 avril. Mise en place au 1er janvier 2000, la CMU-C permet de disposer gratuitement d’une protection complémentaire en matière de santé et de ne pas avoir d’avance de frais. Elle est accordée aux personnes démunies telles que les allocataires du RSA socle. A titre d’exemple, au 1er avril 2018, une personne vivant seule devait avoir des revenus inférieurs à 734 euros par mois sur un an.
Milieu défavorisé
Le rapport de la DRESS indique que les bénéficiaires sont relativement jeunes : 70% ont moins de 40 ans. Les plus de 60 ans représentent moins de 10% d’entre eux. « Ce faible taux s’explique par le fait que les personnes de plus de 65 ans disposant de faibles revenus peuvent bénéficier de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) dont le montant est supérieur au plafond d’éligibilité à la CMU-C », note la DRESS. Autre caractéristique : plus d’un tiers des personnes ayant la CMU-C vivent dans des familles monoparentales. Un tiers occupe un emploi (plus souvent ouvrier ou employé) et 41% sont sans emploi. Dans près de 80% des cas, le bénéficiaire a un niveau d’étude inférieur à la classe de seconde (contre 52% dans la population générale).
Plus de maladies
Dans l’ensemble, les bénéficiaires de la CMU-C sont en plus mauvaise santé que les personnes ayant souscrit une complémentaire privée. Ce qui se traduit par un taux de mortalité plus élevé à âge égal, une plus grande fréquence de pathologies de longue durée (diabète, cancers, maladie cardiovasculaire, etc.) et une prévalence de l’obésité. Par ailleurs, 22% des bénéficiaires déclarent avoir renoncer à des soins dentaires faute de moyens. En 2017, la prise en charge des prestations par la CMU-C a coûté, en moyenne, 403 euros par bénéficiaire.
LES BENEFICIAIRES DE LA CMU-C SONT EXONERES :
Ils bénéficient de tarifs opposables, on ne peut donc leur facturer aucun dépassement d‘honoraires, ni de forfaits pour les prothèses dentaires, l‘optique et les autres dispositifs médicaux à usage individuel (comme les audioprothèses). Des tarifs maximums sont fixés par arrêté pour ces actes qui constituent un panier de soins CMU-C. Les bénéficiaires sont également dispensés d‘avance de frais (tiers payant intégral). |