Le volet « Aidants » de l’enquête Autonomie-Ménages de la Direction de la recherche, de l’évaluation, des études et des statistiques (Drees), publiée le 17 décembre 2025 a pour objectif de préciser les caractéristiques, la nature et le quotidien de ces publics. En 2022, ils étaient 7,1 millions à apporter une aide régulière à 5 millions de personnes vivant en logement ordinaire. Les aidants représentent 11 % de la population. Une proportion qui devrait croître d’ici les prochaines années, notamment en raison :
- Du vieillissement de la population.
- De la volonté d’encourager le maintien à domicile.
- D’une pénurie d’aidants professionnels.
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Les aidés ont été identifiés comme des parents (35 %), des conjoints (24 %) ou des enfants (19 %).
Les différentes formes de soutien. La Drees souligne que l’assistance apportée par les proches aidants peut revêtir plusieurs aspects :
- Morale pour 95 % des répondants.
- Dans les activités de la vie courante pour 83 % d’entre eux.
- Financière ou matérielle dans 42 % des cas.
Parmi tous les proches aidants interrogés, 35 % indiquent procurer les trois types d’aide, quand 43 % en cumulent deux.
Apporter une aide au quotidien. Ce type de soutien est regroupé en diverses catégories :
- L’aide aux tâches domestiques et organisationnelles (89 % des personnes participant aux activités de la vie quotidienne).
- L’aide aux soins personnels (52 %).
- L’aide à la mobilité (50 %).
Parmi les aidants participant aux activités journalières, le temps consacré peut varier :
- Moins de 7 heures par semaine pour 44 % d’entre eux.
- 35 heures ou plus pour 11 % des répondants.
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Profil des aidants. Les données recueillies par la Drees témoignent d’un rôle principalement assumé par des femmes (58 %). Elles sont particulièrement présentes parmi les parents (64 %) et sont également majoritairement représentées parmi les personnes âgées de 25 à 44 ans (65 %).
A noter également que l’aide à domicile implique essentiellement l’assistance aux parents et aux beaux-parents (36 %), ainsi que le soutien aux enfants et beaux-enfants en raison de leur handicap ou de leur état de santé (19 %). L’aide peut également provenir d’un conjoint (24 %) ou d’un membre de la fratrie (9 %). Plus rarement, elle peut venir d’amis (5 %) ou de la famille plus éloignée (5 %).
Etroitesse des liens. Des liens qui jouent beaucoup sur l’implication des aidants. A titre d’exemple, 84 % des conjoints cumulent les trois types d’aide, quand les enfants apportent un soutien dans les actes de la vie quotidienne, associé à un soutien moral, mais non matériel ou financier (72 %).
- En outre, plus le lien est étroit, plus la charge repose sur un aidant seul, à l’image des conjoints (61 %), des parents et des enfants aidants (25 %).
- En revanche, ces derniers bénéficient plus souvent d’un co-aidant professionnel (39 %).
- Pour les familles monoparentales, dans 85 % des cas un seul parent assume ce soutien.
Situation professionnelle des aidants. En 2022, 58 % des aidants interrogés occupent un emploi, en recherchent un ou poursuivent des études supérieures. Par rapport à l’ensemble de la population, la Drees relève que les aidants sont légèrement moins nombreux à occuper un emploi (65 %) par comparaison avec l’ensemble de la population active (67 %).
Profil des aidés. La perte d’autonomie peut se manifester chez les adultes, les enfants en situation de handicap ou de maladie chronique. Une diversité de situations qui se manifeste notamment dans la variation de l’âge des personnes aidées :
- 17 % ont entre 5 et 29 ans.
- 35 % entre 30 et 64 ans.
Les informations font également état d’un recours plus fréquent aux proches aidants lorsque l’âge est avancé. Ainsi, les plus de 80 ans, qui ne représentent que 6 % de la population, incarnent 28 % des aidés. En revanche, les 5-24 ans ne comptent que pour 14 % des aidés.
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