En France, 30 000 enfants en situation de handicap sont laissés sans solution. Ce scandale est le sujet d’un documentaire de Zone interdite. Intitulé Les Dossiers noirs du handicap, il sera diffusé le dimanche 24 mars sur M6 à 21 h 10.
Pénurie de personnel, manque de formation, mauvais traitements, pressions psychologiques, mensonges, abus financiers… Les dysfonctionnements dans la prise en charge du handicap, quelquefois filmés en caméra cachée, sont nombreux. Les témoignages des familles aussi, prêtes à s’enchaîner devant les grilles d’une agence régionale de santé (ARS) pour crier leur détresse. Comme Sandrine, exténuée, qui élève seule Arthur, atteint d’une forme d’autisme sévère. Depuis cinq ans, elle attend que son fils de 7 ans soit accueilli dans un institut spécialisé. Sans succès.
Des familles abandonnées
Virginie et Kewin sont à bout aussi. Cela fait quatre ans qu’ils attendent une place en institut médico-éducatif (IME) pour Jules, leur fils, polyhandicapé. Celui-ci a besoin d’un ergothérapeute, d’un kiné, d’un orthophoniste et d’un psychomotricien. « Ça fait mal, j’ai fait une grosse dépression, confie la maman. Je voyais mon fils se dégrader car personne ne nous aide. » Les parents ont déposé une quinzaine de demandes et, en désespoir de cause, ont écrit à Brigitte Macron. Pas de réponse.
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En ligne de mire, l’Etat, qui a fait le choix de favoriser l’inclusion scolaire au détriment des instituts spécialisés, censés recevoir les enfants les plus lourdement handicapés. Question financière : la prise en charge d'un enfant en IME coûte 50 000 € par an, contre 8 000 € pour l’école. Mais l’inclusivité, voulue par la loi de 2005, n’a souvent d'inclusif que le nom, notamment par manque cruel d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), dont 80 % enchaînent les CDD, mal payés.
la loi du silence
« Le handicap, tout le monde s’en fout », s’insurge un père. Une situation qui confine parfois à l'horreur. Gaetan, un jeune homme de 27 ans, est resté un mois en réanimation après avoir été malnutri, brusqué, humilié dans un foyer d’accueil médicalisé (FAM). « Souvent, nos enfants ne parlent pas et ne peuvent pas nous raconter ce qu’ils vivent », raconte sa mère. Olivier Paolini, enseignant, a décidé de briser le silence et de porter plainte pour discriminations et maltraitances contre l’IME dans lequel il travaille : « Les enfants mangent, suivent les cours, vont aux toilettes, sont changés parfois, dans la même salle. » Sans commentaire.
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