Recevoir la newsletter

Trois Afghans en situation irrégulière reconduits à Kaboul en charter

Article réservé aux abonnés

Alors que des associations et partis de gauche s'étaient mobilisés mardi 20 octobre contre l'organisation programmée le soir même d'un vol, partant de l'aéroport de Lille-Lesquin et visant à expulser des migrants afghans vers leur pays, trois afghans ont été reconduits vers Kaboul via Roissy mercredi 21 octobre, a annoncé le ministre de l'Immigration Eric Besson dans un entretien diffusé sur Europe 1.
L'avion, en provenance de Londres, a fait une brève escale à l'aéroport Charles-de-Gaulle mardi à minuit pour embarquer ces trois hommes, prenant ainsi de court les 200 personnes mobilisées à Lille pour empêcher ces "retours forcés". L'appareil est arrivé dans la capitale afghane mercredi vers midi ; 24 ressortissants Afghans expulsés par le Royaume-Uni étaient également présents à bord.
Les trois personnes reconduites depuis la France avaient été interpellées l'une près de Vintimille (frontière franco-italienne), l'autre au square Villemin (Paris Xe) et la dernière dans la jungle de Calais (Pas-de-Calais). Ils sont tous trois originaires de Kaboul où il n'y a "pas de risque pour leur intégrité physique", a assuré le ministre.

Un quatrième Afghan refusé à la "dernière minute"

"Un fonctionnaire français se trouve à Kaboul" pour les accueillir et pour "préparer leur aide à la réinstallation. Lorsqu'ils vont arriver, ils iront dans un hôtel payé par la France et ils auront un accompagnement individualisé et de l'argent pour se réinstaller", a-t-il également indiqué.
"Ces mesures d'éloignement ne concernent que des personnes originaires de villes situées à proximité de Kaboul, et qui ne sont pas issues d'une des régions insurrectionnelles du sud du pays", a par ailleurs précisé le ministère dans un communiqué publié à la mi-journée.
Selon l'un des responsables de la Cimade, seule association habilitée à accompagner les étrangers dans les centres de rétention administrative, une quatrième personne aurait dû embarquer dans l'avion pour Kaboul. "Il a refusé d'embarquer en se blessant, car il avait en cours une procédure de référé-liberté dans un tribunal administratif de la région parisienne", a expliqué Damien Nantes à l'AFP.
Eric Besson a également fait état d'un potentiel quatrième reconduit, mais qui a été, selon lui, refusé "à la dernière minute" car "toutes les conditions n'étaient pas réunies", a-t-il dit sur Europe 1. Le cas de cette personne devait être examiné mercredi 21 octobre dans l'après-midi.

"Le ministère a donc joué sur les mots"

L'organisation de ce vol groupé avec le Royaume-Uni et les conditions de son passage en France ont néanmoins suscité la colère des partis de gauche et des associations de défense des droits des étrangers.
Celles-ci, qui ont protesté contre les éventuels retours forcés d'une dizaine d'afghans mardi 20 octobre au soir à l'aéroport de Lille, avaient reçu dans la nuit l'assurance qu'il n'y aurait pas de reconduite dans leurs pays d'immigrés illégaux afghans vers Kaboul ce jour-là. C'était le député UMP des Yvelines Etienne Pinte qui avait obtenu cette information de la part du ministère de l'Immigration et qui l'avait transmise aux médias.
"Le ministère a donc joué sur les mots. Il avait donné l'assurance qu'il n'y aurait pas de charter. Il fallait comprendre que quelques unités suffisaient à en faire un symbole", réplique France Terre d'asile dans un communiqué mercredi 21 octobre.
"Le symbole donné est celui de la France qui renonce à ses propres valeurs", poursuit l'association, qui appelle par ailleurs à poursuivre la mobilisation pour éviter d'autres retours.
La Cimade condamne quant à elle "avec la plus grande fermeté ces expulsions et le risque qu'elles font courir aux personnes concernées : le renvoi vers un pays en guerre et en pleine insécurité constitue une mise en danger délibérée de la sécurité et de la vie d'autrui", déclare l'association dans un communiqué.
"Précédé d'effets d'annonce répétés, ce charter semble être destiné d'abord à remplir un rôle de communication politique", souligne enfin la Cimade.

V.V.

Société

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur