En pleine crise du coronavirus, le groupe Korian doit gérer une 2e tempête, réputationnelle, celle-ci.
Médias, syndicats, et maintenant familles de proches décédés dans ses établissements, font état de dysfonctionnements dans la gestion de la crise au sein de ses 308 Ehpad en France.
Ce fut d’abord une enquête du journal Libération qui pointait les négligences du groupe face au Covid-19. Selon le quotidien, ces négligences auraient conduit à des cas de contamination de résidents mais également de salariés. Un article qui n’a pas été du goût de Korian qui a annoncé le 30 avril le dépôt d’une plainte en diffamation.
Comme pour faire écho au travail de nos confrères de Libération, un front syndical CGT, Sud et FO dénonce le manque de protection des salariés. Il est toutefois à relever que l’UNSA, le syndicat majoritaire, s’avère plus proche des positions de la direction.
Absence de dividendes
Les familles, elles, commencent à porter plainte : selon nos confrères de Médiapart, 14 seraient déjà enregistrées à ce jour. Partout, le manque de transparence est pointé du doigt.
Un message que semble avoir enfin reçu la direction qui, dans un communiqué, le 29 avril, relève que 258 de ses 803 établissements comptaient, au 23 avril, des cas testés positifs au Covid-19 parmi les résidents et indique que 2,5 % des salariés ont, eux aussi, été contaminés.
Depuis le début de la crise, son cours boursier a quant à lui dégringolé. Le 21 février, une action Korian valait 45 €. Et ne valait plus que 30 € jeudi 30 avril.
Le groupe tente de redresser la barre de sa communication et a même décidé de ne pas accorder de dividendes à ses actionnaires en dépit de bénéfices chiffrés à 136 millions d’euros pour 2019 afin de consacrer tous ses revenus à la lutte contre la pandémie.