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Coronavirus : le ministère fait appel à une « réserve » des étudiants en travail social

Maraude

Maraude de La Croix-Rouge dans les rue de Lyon en mars 2018

Crédit photo Benoit Prieur - Wikimedia Commons
Les étudiants en travail social sont encouragés à être volontaires pour renforcer les structures médico-sociales, en manque de personnel face à la crise sanitaire. Le 24 mars, le ministère des Solidarités et de la Santé a également lancé un appel en ce sens. Ce qui n’est pas sans poser des questions aux principaux intéressés.

Depuis les premières mesures de confinement, la plupart des étudiants en travail social ont vu leurs stages et leurs cours être suspendus. Dans la foulée, les directions d’instituts de formation ont appelé au volontariat pour venir en renfort des établissements et services médico-sociaux en première ligne face à l’épidémie.

Ce mardi 24 mars, la secrétaire d'Etat auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, Christelle Dubos, a appelé de ses vœux la constitution d’une « réserve sociale ». Dans son communiqué, elle précise que les préfectures, avec l'appui des commissaires à la lutte contre la pauvreté, « font remonter les besoins des établissements et permettront de faire le lien avec les centres de formation ». 40 000 étudiants sont concernés.

Plusieurs étudiants en travail social s’inquiètent d’un tel appel. Dans un communiqué commun, le Comité de mobilisation des étudiants en travail social (réuni lors d’une première coordination nationale en décembre 2019) met en avant le manque de garanties sanitaires. Surtout, ce volontariat « ne doit pas précariser davantage encore les étudiants en formation », à l’heure où nombre d'entre eux ne touchent plus la gratification de leurs stages mis à l’arrêt. L’engagement « ne doit pas être synonyme de bénévolat ou de stage mais de contrat à durée déterminée permettant une réelle rémunération », défend le comité.

Bénévolat, stage ou CDD ?

Or, dans les instituts de formation, l’application des consignes ministérielles est pour l’heure disparate. La direction de l’IFTS d’Echirolles, relayant la demande du préfet d’Auvergne-Rhône-Alpes, a indiqué que le cadre juridique pourrait être celui du bénévolat, du stage ou du contrat à durée déterminée (CDD). A l’IRTS-IDS de Canteleu (Normandie), « on nous a assuré que la direction ne nous transmettra que les offres de structures proposant des CDD », témoigne de son côté Marjorie Leandri, en troisième année de formation d'assistante de service social (ASS). Au contraire, Hala Heddadi, en deuxième année du même cursus à l’IMF d’Avignon, assure que son école leur a déjà transmis « un appel pour un bénévolat dans un foyer de vie ».

Sur le bénévolat, le cabinet de Christelle Dubos laisse les écoles « prendre la responsabilité de cette décision », en affirmant que l’engagement des étudiants doit se faire « dans un cadre juridique clair : stage ou CDD ». Le choix entre l’un ou l’autre « se fera en fonction des besoins de la structure et du niveau de formation de l’étudiant », ajoute le cabinet ministériel.

Mais de fait, le stage ne sera pas non plus rémunéré si sa durée est inférieure à huit semaines. « Le confinement est reconduit de deux semaines en deux semaines : on imagine mal une structure signer pour un stage de plus de huit semaines », souligne Hugo Perlutti (*), en première année d’ASS à l’IFTS d’Echirolles. Là aussi, « cette décision appartient à la structure », estime le cabinet.

Pérennisation : la question « pourra se poser »

Une telle « réserve sociale » pourrait-elle s’inscrire dans le futur, passée l’épidémie de Covid-19 ? « Ce dont on a peur, c’est que nous puissions être réquisitionnés, à l’avenir, comme les étudiants du médical et du paramédical. Dans un contexte de manque de moyens criants, et d’économies budgétaires de plus en plus importantes, ouvrir la porte à cela peut être un vrai problème », alerte Hugo Perlutti.

Le ministère n’exclut pas l’hypothèse de recourir à nouveau à ce modèle inédit de mobilisation. « Pour l’instant, il est trop tôt pour le dire, nous n’avons pas pris de décision », indique le cabinet de Christelle Dubos. « Mais la question de sa pérennisation pourra se poser. »

(*) Le nom a été modifié.

 

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