3 635 €. C’est ce que devra débourser, en moyenne, un étudiant en travail social en septembre pour financer les frais de formation et de la vie courante. Soit une légère augmentation de 0,90 % par rapport à la rentrée 2023. Les boursiers devront, eux, payer 3 297 €, soit 0,38 % de plus.
« Ces augmentations, bien que modestes en pourcentage, pèsent lourdement sur le budget des étudiant·e·s, accentuant la précarité et les inégalités », commente la Fédération nationale des étudiant·e·s en milieu social (Fnems), à l’origine de ce chiffrage.
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S’appuyant sur une méthodologie éprouvée par la Fédération des associations générales étudiantes (Fage) dont elle est administratrice, elle a calculé les frais de la vie courante (logement, alimentation, transport, téléphone, loisirs, etc.) et de la formation.
Les premiers s’élèvent à 1 238 € par mois (+ 1,29 % par rapport à 2023), le plus haut poste de dépenses étant le loyer à 563 € en moyenne (+ 2,51 %). Les frais liés à la formation sont calculés à partir d’un panel de 94 établissements de formation en travail social (EFTS). Ils s’élèvent au total à 2 397 € et à 2 104 € pour un étudiant boursier.
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Ces coûts globaux comprennent les concours d’admission, l’inscription, ou encore les frais pédagogiques, extrêmement variables en fonction des zones géographiques. Si la moyenne nationale se situe à 777 €, mieux vaut habiter en région Paca (396 €) qu’en Pays de la Loire (1 107 €).
La Fnems estime que les étudiants en travail social subissent une double peine. En plus d’être sujets à une précarité semblable à celle des étudiants en population générale, ils sont pénalisés par un accès aux services limité, si ce n’est inexistant.
Un ou plusieurs repas sautés
En matière d’alimentation, la difficulté d’accès au restaurant universitaire (RU), pour des raisons géographiques ou de manque de reconnaissance, les conduit à débourser chaque mois 25 € de plus pour l’alimentation (293 € par mois) que ceux y ayant accès. 28 % des étudiants en travail social sautent ainsi un ou plusieurs repas au cours de la semaine. Soit plus que la moyenne générale des étudiants.
Fort de ces constats, la Fnems formule une série de propositions :
- l'élargissement du nombre de boursier·e·s pour atteindre 1 million de bénéficiaires ;
- l'indexation des plafonds d'accès aux bourses sur le Smic et l’ajustement de leur montant sur l'inflation ;
- la mise en place d'un montant forfaitaire par région, en priorité en Ile-de-France ;
- l'ouverture des bourses aux étudiant·e·s extra-communautaires et aux doctorant·e·s non financé·e·s ;
- le transfert des compétences des bourses des formations sanitaires et sociales vers les Crous ;
- l'instauration d'un guichet unique pour les aides sociales étudiantes via le dossier social étudiant.
La Fnems appelle à « une action immédiate pour garantir l’égalité des chances » et « permettre à tous les étudiant·e·s de poursuivre leurs études dans des conditions dignes ».