Les femmes attendent en moyenne dix ans de plus que les hommes pour entamer une prise en charge médicale de leur addiction à l’alcool. Une décennie de perdue, corsetée par la culpabilité, la honte et les stéréotypes. Un retard délétère directement lié au tabou de l’alcoolisme au féminin. « Parmi les représentations qui perdurent, en premier lieu il y a l’idée de la déchéance », analyse Elsa Taschini, psychologue clinicienne et fondatrice de l’association Addict’elles. « Aux yeux de la société, une femme qui boit est vraiment tombée bien bas. Ensuite, on va souvent les stigmatiser par rapport à la maternité. Ce sont de mauvaises mères qui ne peuvent pas prendre soin de leurs enfants. Enfin, le troisième cliché touche à la moralité. Ce sont des femmes de mauvaise vie, qui ne savent pas se tenir. »
De tels préjugés expliquent leur moindre présence dans les centres de soins, d’
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