La porte de la salle d’attente s’ouvrit brusquement. Une femme portant un polo à manches courtes bleu ciel apparut dans l’encadrement. Les trois détenus que nous étions se figèrent en la regardant.
Je me levai à l’appel de mon nom. Tout au long de ma détention, je ne serai plus appelé que par mon patronyme.
Les quelques mètres à parcourir jusqu’à son bureau apparurent pour ce qu’ils étaient : une petite bouffée d’oxygène. Comme chaque chose insignifiante lorsque l’on est dehors.
Le bureau immaculé tranchait radicalement avec le reste de l’environnement. Le blanc y était indécent.
Son talkie-walkie crépitait. Je tentais de décrypter des bribes de conversation radio. Mais les crépitements l’agaçaient. Et elle baissa le volume.
Comme l’infirmière, elle posait de nombreuses questions : était-ce ma première fois en prison ? voulais-je travailler en détention ? étais-je fumeur ?
Se tenir à carreau. C’était la principale information à retenir de ses explications concernant le fonctionnement de « la taule ».
La détention provisoire, surtout lorsque l’on se sait innocent, a ceci de particulier que l’on subit une punition préventive
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