« Vous savez, il y a des établissements très bien en Belgique. » Cette petite phrase, Jeanne Auber l’a entendue des dizaines de fois. Au début, la maman de Julie, jeune fille porteuse d’une anomalie génétique rare source de handicaps multiples(1), n’y a guère prêté attention. Les établissements belges, elle les avait vus dans des reportages télévisés, dénonçant situations de maltraitance et business éhonté, et elle refusait d’y penser. Mais à force de refus d’admission par des structures françaises, Jeanne Auber a fini par rejoindre les rangs des « sans-solution », tentés par l’exil belge. C’est ce cheminement qu’elle raconte dans Les exilés mentaux, à la fois journal de bord d’une recherche de place toujours déçue et enquête sur l’ampleur du phénomène. Au-delà des nombreux rapports publiés sur le sujet, Jeanne Auber a rencontré des familles concernées, interrogé des responsables d’associations belges et visité des établissements. Au terme de son enquête, elle en est convaincue : il s’agit d’un« scandale franco-français », la France ayant institutionnalisé cet exil, notamment par le biais des conventions d�
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