138 personnes se sont suicidées, en 1996, dans les prisons françaises. Correspondant à une hausse de 29 % par rapport à 1995, ce chiffre, dévoilé le 8 janvier par l'Observatoire international des prisons (OIP) (1), est le plus élevé jamais atteint. Selon les statistiques de l'administration pénitentiaire, le nombre de « morts en détention suite à un acte suicidaire » a plus que doublé depuis 1991. Or, constate l'OIP, « les autorités concernées ne semblent pas avoir pris la mesure de la gravité de la situation ». Ainsi, poursuit-il, la commission de travail interne mise en place en mai 1995 par l'administration pénitentiaire « n'a toujours pas rendu de conclusions susceptibles d'être la base des mesures concrètes qui s'imposent ». Les données du problème commencent pourtant à être connues. On sait, notamment, que le moyen utilisé est presque toujours la pendaison et que 68 % des suicides surviennent dans les six premiers mois de détention et 20 % dans les 15 premiers jours. En outre, les périodes à risques se concentrent la nuit, le samedi et la veille d'un procès ou d'une libération. Enfin, les tentatives de suicide sont essentiel
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