Professeur en philosophie et chercheur associé à l’université de La Réunion, Philippe Merlier décortique les enjeux éthiques qui traversent actuellement de nombreux professionnels de l’hébergement d’urgence.
ASH : De plus en plus de professionnels parlent de « tri » des publics en fonction de critères de vulnérabilité. Sur le plan éthique qu’est-ce que cela traduit ?
Philippe Merlier : Les travailleurs sociaux qui exercent en centre d’hébergement d’urgence se retrouvent face à des dilemmes éthiques parfois cornéliens. Dans certaines villes, par exemple, le 115 refuse systématiquement l’hébergement pour les hommes. Les femmes avec enfants et les femmes victimes de violences sont prises en priorité. Cela se comprend, mais le problème est qu’il y a également des hommes très fragiles. Un éducateur en CHRS [centre d’hébergement et de réinsertion sociale] m’a rapporté qu’un jeune homme de 20 ans, homosexuel,…
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