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Le nombre de contrats aidés réduit d’un tiers en 2022

Une nette baisse des contrats aidés depuis une décennie.

Crédit photo DARES
La mobilisation des contrats aidés lors de la crise Covid n’aura pas duré. Dès 2022, leur nombre a décru de 31 %, calcule la Dares. Par ailleurs, la part du secteur marchand dans ces emplois aidés a augmenté significativement.

2022, sale année pour les contrats aidés. Après une séquence 2020-2021 qui avait vu le gouvernement mobiliser ces emplois subventionnés pour compenser en partie les difficultés d’insertion provoquées par la crise sanitaire, la diète était à nouveau au rendez-vous. C’est ce qu’indique une étude de la direction des statistiques du ministère du Travail (Dares) parue le 14 février : en 2022, on recensait 127 000 entrées en contrats aidés – qu’il s’agisse d’embauches initiales ou de reconductions de contrats – soit une diminution de 31 % par rapport à l’année précédente.

La part du secteur marchand en hausse

Dans le détail, ces contrats concernaient pour 60 % le secteur non marchand (77 000 contrats) sous la forme de parcours emploi-compétences (PEC) et pour 40 % le secteur marchand (50 500 emplois) sous statut de contrats uniques d’insertion-contrats initiative emploi (CUI-CIE). Dans le détail, il apparaît toutefois que la majorité de ces entrées se sont surtout concentrées sur le premier trimestre 2022, le reste de l’année accusant une dégringolade du nombre de ces emplois. En décembre, on ne recensait plus que 73 800 salariés en contrats aidés, 51 900 en PEC et 21 900 en CUI-CIE, soit, pour ces derniers, leur plus bas niveau depuis 2022. A contrario, la part du secteur marchand dans le total des contrats aidés – elle n’était que de 5 % entre 2018 et 2020 – a grimpé en flèche, portée notamment par les embauches subventionnées dans les branches de l’hébergement, de la restauration et du commerce, fortement impactées par la crise Covid.

Les moins de 26 ans moins nombreux

Autre changement significatif : le vieillissement relatif des bénéficiaires de ces contrats. En 2022, seuls 52 % des entrées en emplois aidés concernaient des moins de 26 ans. Avec 29 800 CUI-CIE et 14 300 PEC en moins par rapport à l’année précédente, les secteurs marchands et non marchands accusent une perte de contrats de près de 40 %, avec un rééquilibrage du bénéfice de ces emplois au profit des allocataires de minima sociaux (34 % des PEC, 28 % des CUI-CIE) par rapport aux jeunes, ces derniers ayant pu, à compter d’avril 2022, être éligibles à d’autres dispositifs, à l’image du contrat d’engagement jeune (CEJ) déployé par les missions locales et Pôle emploi (aujourd’hui France travail) ou profiter de la montée en puissance de l’apprentissage. Enfin, les femmes restent les premières bénéficiaires de ces contrats dans le secteur non marchand (65 % contre 57 % d'hommes), mais cette proportion à tendance à diminuer. En 2018, 26 % des titulaires d’un PEC étaient des hommes, ils étaient 35 % quatre ans plus tard. Une situation à laquelle contribue fortement « le fait que les métiers d’accompagnement d’élèves en situation de handicap (AESH), fortement féminisés, ne soient plus exercés en contrat aidé », note la Dares.

Mal-aimés de la Macronie

Cette diminution du nombre de contrats aidés en 2022 s’inscrit toutefois dans le droit fil de la tendance initiée en 2017. A l’inverse de François Hollande qui en avait fait un outil de sa politique de lutte contre le chômage des jeunes (allant jusqu’à en déployer près de 500 000 à la fin de son quinquennat), les contrats aidés n’ont jamais eu la cote auprès d’Emmanuel Macron. Dès son entrée à l’Elysée, ce dernier avait fortement réduit la voilure, supprimant notamment les emplois d’avenir (mesure-phare du quinquennat précédent) au profit d’une relance des emplois francs (à l’efficacité in fine mitigée). Et substituant aux anciens CUI-CAE (réservés au secteur non marchand) les PEC, moins subventionnés mais plus orientés sur la formation de leurs bénéficiaires. Les contrats aidés n’étaient revenus en grâce qu’à l’occasion du lancement, à l’été 2020, du plan « 1 jeune, 1 solution » comme paratonnerre aux difficultés d’insertion des jeunes dans l’emploi au moment de la crise sanitaire. Sans espoir de relance durable, donc.

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