Publié le : Dernière Mise à jour : 11.01.2024Par : Pinki BlendersLecture : 2 min.
Orlando, la cinquantaine, teint mat et barbe épaisse, vient me voir pendant ma perm’ sans rendez-vous. Ce que j’aime bien, pendant cette perm’, c’est que les gens débarquent librement : pas besoin de téléphoner pour demander un entretien, ni de raconter brièvement son histoire… On n’est même pas obligé de décliner son identité. La liberté, quoi ! Quelquefois, il y a tellement de monde que ça se transforme en Isic(1). Les gens font l’animation, se donnent des conseils… C’est vraiment cool, ce joyeux bordel.L’autre jour, Mme Laccueil a fait passer tout le monde avant elle, tellement elle était bien à discuter ! Bon, parfois aussi, l’attente est longue, mais c’est le prix de l’accueil inconditionnel. Et puis j’aime ne pas savoir qui je vais voir, pourquoi, comment… Mais là, tout de suite, je reçois Orlando, souriant, la voix rauque. Et je me dis que c’est vraiment un chouette type, vu dans quelle galère il se trouve :« Il faut que je déclare mes ventes à la caisse. Je suis ferrailleur. Mais l’informatique, c’est pas mon truc… Non, personne ne peut m’aider… J’ai pas envie de montrer à tout le monde mes revenus, ou du moins que j’en n’ai pas. Parce que le taf, c’est pas ça en ce moment. »Nous…
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