Une formatrice pair qui se rêve en « anti-modèle »
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Publié le : Dernière Mise à jour : 11.01.2024Par : Laurence UbrichLecture : 6 min.
Ayant toujours vécu en milieu ordinaire en dépit de son handicap, Julia Boivin use de sa faconde et de son sens de la formule pour rendre visibles ceux qui vivent en institution. L’expertise d’usage comme passeport pour la citoyenneté.
Elle ambitionne d’être un « anti-modèle ». Chantre de l’autodétermination et de la valorisation des compétences expérientielles au bénéfice des personnes en situation de handicap, Julia Boivin – elle-même atteinte de paralysie cérébrale – reste étonnée par l’audience qu’on lui accorde. Un engouement né de ses qualités d’oratrice – indéniables – et d’un air du temps propice à l’empowerment de ceux qui, d’ordinaire, ne sont pas écoutés. Mais sa relative notoriété est aussi le signe d’une époque qui se cherche des incarnations pour faire bouger les lignes. Pas toujours à l’aise dans ce costume de héraut (ses copines féministes préféreraient héraldesse) ou d’héroïne, la jeune femme s’y prête avec ce qu’il faut de décalage rieur, de distance ironique, pour que son activité professionnelle ne vienne pas trop grignoter sa sphère intime.Bavarde et enjouée, la jeune trentenaire sait se montrer farouche lorsqu’un interlocuteur…
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