Dans son dernier ouvrage, le sociologue Edouard Gardella analyse les règles que s’efforcent de suivre les travailleurs sociaux venant en aide aux sans-abri. Loin de s’en tenir à une relation asymétrique marquée par le seul devoir de protection, ils tendent à lui substituer une « solidarité individualiste », faite d’un idéal égalitaire.
Actualités sociales hebdomadaires - L’assistance aux sans-abri relève, dites-vous, d’une « solidarité individualiste ». Qu’entendez-vous par là ?
Edouard Gardella : On pourrait concevoir cette expression comme une contradiction : la solidarité s’opposerait à l’individualisme, compris comme un égoïsme. Mais l’individualisme, ici, renvoie à l’idée de respecter tout individu en tant que personne moralement égale aux autres. Une telle analyse peut paraître surprenante… Entre sans-abri et professionnels, il existe une asymétrie. Les premiers se trouvent…
La suite est réservée aux abonnés
Accédez en illimité à nos contenus et à nos newsletters thématiques