Publié le : Dernière Mise à jour : 11.04.2023Par : Brigitte Bègue
« Toute psychologie individuelle est aussi, d’emblée et simultanément, une psychologie sociale », disait Freud. Une phrase que Laura Pigozzi a plaisir à citer dans son livre sur le « mal d’enfance ». De quoi s’agit-il ? De citoyens à qui personne n’a dit non lorsqu’ils étaient enfants, chez qui la pulsion s’avère sans limite et la consommation sans fin. La pandémie de Covid-19 aurait révélé, selon la psychanalyste italienne, cette part cachée de « citoyens-enfants » qu’elle compare à « des nuées d’allergiques au social, contrevenant aux dispositions prises ». Un infantilisme social causé par ce qu’elle nomme dans le jargon psychanalytique le « plusmaternel », un laissé faire dont les parents – surtout les mères – sont les représentants. Et qui se caractérise par un excès de soin et d’attention vis-à-vis de sa progéniture, aussi dévastateur que les situations de négligence, plus visibles. L’autrice fustige l’époque dépourvue de sens critique avec ses influenceurs de tout poil, ses followers en tout genre… « Le citoyen-enfant naît dans une famille, en sort avec difficulté et surtout ne grandit pas. Combien d’enfants ont-ils été imaginés, dans l’esprit des adultes, comme des citoyens ?…
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