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« Un revenu minimum sans contreparties »

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Nous, acteurs de terrain de l’« habitat jeunes », professionnels du travail social, de l’animation socio-éducative, nous qui accompagnons les jeunes à un moment unique de leur trajectoire, nous savons traiter une crise. Ce savoir est même notre cœur de métier. Il serait d’ailleurs plus que temps que ce dernier soit reconnu à la hauteur de la dextérité qu’exige le fait de transformer une crise en commencement. Certes, nous ne sommes pas magiciens, loin de là, nous ne résolvons pas tout ! Le creusement des inégalités et la précarisation des publics met constamment au défi notre savoir. Mais nous pouvons témoigner chaque jour que, face à ce qui divise, fracture, induit de la dispersion, il faut produire de la continuité, de la sécurité, de la fiabilité.

Nous savons faire, mais avons besoin que l’action publique nous soutienne. Il faut un revenu minimum pour tous les jeunes entre 18 et 25 ans sans contreparties. C’est un préalable à tout parcours d’insertion. Le plan « 1 jeune, 1 solution » et le contrat d’engagement jeune, en place depuis le 1er mars, ont apporté des réponses sans franchir le pas urgent d’un accès généralisé aux ressources minimales. De plus, ce dernier comporte des contreparties si élevées que nous craignons les décrochages massifs qui viendraient solder ces nouveaux départs par de nouveaux échecs. L’accès au logement est aussi un point clé. Il ne suffit plus d’avoir un emploi pour espérer avoir un logement, il faut aussi qu’il soit régulier et qu’il assure un niveau de ressources auquel peu de jeunes peuvent prétendre.

La mobilité propre aux premières années de formation et d’emploi est valorisée, voire exigée, sans que les conditions matérielles qui la permettent ne soient traitées à la hauteur de l’enjeu. En tant qu’acteurs « habitat jeunes », nous appelons à une mobilisation d’ampleur pour une offre de logements rendant possibles les trajectoires résidentielles, du logement pour « vivre sa jeunesse » au logement « d’installation ». Dans les moments de fragilité, les jeunes ont besoin d’être accompagnés au plus près de leurs besoins sociaux mais aussi de vivre avec des jeunes différents d’eux. Ce « brassage » cher à l’éducation populaire contribue à inverser les parcours des jeunes les plus en difficulté par la rencontre d’autres possibles et l’émulation qu’elle engendre. Il faut agir sur les mécanismes qui favorisent le lien, l’entraide, l’apprentissage mutuel et progressif.

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