J’étais cette femme qui avait peur de tout. Peur de son mari et peur pour ses enfants, peur de manger et peur de manquer, peur de vivre et peur de mourir.J’étais cette femme épuisée et apeurée. Morte de trouille.Il y avait son corps trop fort et le mien si faible, ses mots et ses coups, sa puissance et mes silences. Il y avait tout ce poids sur moi, le sien, le mien, le poids d’une vie trop lourde à porter, cette vie que je traînais malgré tout, pour les enfants, pour les apparences, pour ne pas mourir.Et il y a eu ce jour de trop, ce mot qu’il ne fallait pas dire, ce coup, une fois de trop. La dernière fois.Il y a eu la fuite, la valise et les enfants, la maison et le compte vidés, mais qu’importe, j’étais loin, libre, vivante, et je n’avais plus peur. Loin des yeux, loin des poings.Sans lui, tout est plus compliqué. La maison, les enfants, le travail… Courir toute la journée, du matin au soir et du lundi au dimanche, course effrénée qui ne s’arrête jamais, sans répit ni relais parce qu’il y a toujours un caddie à remplir, un cahier à signer, une lessive à faire. Je m’endors épuisée et me réveille fatiguée, je compte les heures de la journée, il faut réveiller la maisonnée, le cartable…
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