Publié le : Dernière Mise à jour : 09.12.2021Par : Florence BraudLecture : 2 min.
A un enterrement, deux infirmiers s’en vont.Ils ont le cœur bien lourd, des cernes autour des yeux.Ils s’en vont dans le soir, un très beau soir d’hiver.Hélas, quand ils arrivent, ils sont bien esseulés.Leurs collègues éplorés sont partis remplacer.Et les deux endeuillés sont fort désappointés.Mais voilà le ministre, le ministre qui leur dit :« Prenez, prenez la peine, la peine de travailler.Oubliez vos congés, les plannings sont blindés.Faites, si ça vous plaît, des heures supplémentaires.Vous serez épuisés, mais pensez au salaire !Pensez à la nation dont vous êtes les héros.La gloire de l’hôpital, le saint service publicMéritent vos efforts, ainsi que quelques morts.Sacrifiés pour la cause, pendus, défenestrés,Il faut bien que l’on meure, de ça ou d’autre chose.Nous en sommes désolés, c’est triste et pas joli.Le navire-hôpital sombre tout doucement.Nous coulons tous ensemble, car ainsi va la vie.L’orchestre joue encore un dernier requiemVous sommant d’obéir à l’impérieux poème.Assez pleuré maintenant, passons à autre chose,Reprenez votre blouse, souriez à la vie !Les patients vous attendent, en brancards alignés. »Alors tous les agents, du cadre à l’aide-soignant,Se mettent à défiler,…
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