Publié le : Dernière Mise à jour : 09.12.2021Par : Brigitte BègueLecture : 1 min.
Le livre commence par une liste. Adrien Naselli la tient depuis son arrivée à Paris en 2009, année de son entrée à l’Ecole normale supérieure. Les noms qu’il consigne consciencieusement dans son cahier sont ceux d’étudiants dont les parents sont ouvriers, agriculteurs, employés, artisans, commerçants, vendeurs… Des filles et des garçons comme lui, dont la mère est secrétaire et le père conducteur de bus, ne venant ni de l’élite ni des classes supérieures. C’est à ces parents d’en bas, souvent provinciaux, que le transfuge de classe rend hommage. « Ni rois ni reines, leur destin ne brille pas assez. » Devenus journalistes, avocats, médecins, consultants, ingénieurs… leurs enfants incarnent parfaitement l’idéologie du mérite individuel, fer de lance de l’école républicaine. Mais « on ne change pas de classe sociale en France. C’est une loi invisible, un fait », rappelle l’auteur, études sociologiques à l’appui. Parce que les transfuges de classe sont des exceptions qui ne doivent rien au hasard, Adrien Naselli a mené l’enquête auprès de quinze d’entre eux et des adultes qui les ont mis au monde : « Ils n’avaient pas prévu que nos études nous propulseraient dans un monde auquel ils n’ont…
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