Sur le terrain, les travailleurs sociaux exercent l’autorité dans des contextes très différents. Professionnels de mission locale, de club de prévention ou de maison d’enfants, ils témoignent de sa mise en œuvre concrète.
« Il arrive que des éducs soient débordés par des jeunes. Quand on a perdu l’autorité, que la relation est brisée, c’est compliqué. Il faut passer le relais à un autre professionnel. Tout travailleur social peut être confronté à cette situation un jour ou l’autre », témoigne sans fard Ali Ghoul, de l’association de prévention spécialisée Itinéraires à Lille. Selon lui, l’autorité se noue en partie dès les premières rencontres, déterminantes. « Ça colle ou ça ne colle pas, et le jeune s’en souviendra. Ce qui suppose, pour le professionnel, d’être dans de bonnes conditions psychologiques, prêt à accueillir. L’autorité ne se décrète pas. Mais elle s’exprime par la posture du professionnel, dans sa capacité à entrer en relation, à poser un cadre et à sécuriser la personne accompagnée. » Dans ce service, la libre adhésion demeure la règle. Ce qui n’est pas le cas dans le cadre de la prévention de la radicalisation, dont il dirige…
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