Dix-sept ans de mariage. Dix-sept ans de lui, de nous. Dix-sept ans de silence et de violence, de peur et de fureur. Et maintenant… plus rien.Je suis partie, vite, deux enfants et trois sacs, très vite, quelques papiers et un peu d’argent, trop vite. Je suis partie me mettre à l’abri, loin de lui, de ses cris et de ses poings, loin de tout(1). Je suis partie sauver ma vie et consoler mes enfants, je suis partie nous réparer. Et quand je suis revenue, il n’était plus là. Disparu, envolé, volatilisé.Disparue aussi, la télé écran plat ultra-moderne ultra-chère. Envolées les économies des comptes épargne des enfants. Volatilisées la jolie porcelaine et l’argenterie du mariage. Et dans toutes les pièces de la maison désertée, meubles renversés et papiers éparpillés… Ultime vengeance du connard ultime. Il a pris le beau et le cher, il a laissé le reste. « Tu feras le tri », m’a-t-il dit. Alors je trie. Je trie ce qui est à jeter, à donner et à garder. Je trie les reliques de notre vie.Ses vêtements trop grands, trop petits, trop vieux, ses chaussettes trouées et ses rasoirs émoussés : je jette.Ses photos de la vie d’avant, beau bébé joufflu, enfant charmant, ado rieur et jeune homme séduisant :…
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