Le sociologue Daniel Verba revient sur les trois facteurs – générationnel, social et psychologique – qui ont engendré une dérive sectaire d’une fraction très minoritaire de la jeunesse(1).
S’il n’existe ni un seul profil, ni bien entendu une seule cause de radicalisation, on peut cependant constater une combinaison de facteurs sociaux, psychologiques et ethno-raciaux qui, dans un contexte géopolitique favorable, vont produire de la radicalité.La première composante, massive celle-là, est la jeunesse. Le psychiatre Serge Hefez parle d’ailleurs du jihadisme comme d’une “radicalisation adolescente”(2). Sur les quelque 20 000 individus qui se sont radicalisés en France, 75 % ont moins de 25 ans et sont parfois encore mineurs. L’adolescence étant une période radicale en soi et un moment de disponibilité pour les “grandes causes”, il n’est pas si surprenant de constater cette surreprésentation de personnes jeunes dans les groupes radicaux.Une composante socialeLa seconde composante est sociale. Pierre Beckouche, professeur à l’université Paris 1, observe que “la presque totalité des assassins de 2015 sont issus des…
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