Publié le : Dernière Mise à jour : 01.01.2018Par : Henri CormierLecture : 1 min.
Patiemment, Ewa tape sur son clavier tous les détails que lui livre la jeune fille assise devant elle. Sa rencontre avec Bikisu, comment elles ont été dénoncées, son emprisonnement au cours duquel elle a été frappée et violée, avant de s’enfuir de Sierra Leone. Bénévole au sein de l’association Ardhis, qui a pour objet de faire reconnaître les droits au séjour et à l’asile des personnes homosexuelles et transsexuelles étrangères, Ewa tente ainsi de reconstituer patiemment les histoires de ces hommes et femmes persécutés du fait de leur orientation sexuelle avant qu’ils ne se présentent devant l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) pour leur demande d’asile. « Ils vont te demander comment tu as découvert que tu étais gay, ce que tu aimes chez les hommes […. Parle de tes sentiments, parce que tu devras prouver que tu es homosexuel. » Au-delà des souffrances et des traumatismes, des paroles hésitantes et parfois trop vagues pour constituer des arguments solides, la jeune bénévole tente de faire émerger un récit qui pourra convaincre l’administration de les mettre à l’abri en leur accordant l’asile en France. Avec beaucoup de discrétion et de sobriété, la documentaliste…
La suite est réservée aux abonnés
Accédez en illimité à nos contenus et à nos newsletters thématiques