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Services à domicile : après les masques, une pénurie de matériels médicaux à venir

Masque, gants et charlotte de protection

Photo d'illustration

Crédit photo Mikhaylovskiy - stock.adobe.com
Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, a annoncé, le 28 mars, que la France avait commandé un milliard de masques de protection, dont des FFP2, en France et à l'étranger. Sur le terrain, les manques restent flagrants. Et il ne s’agit pas du seul matériel dont les stocks arrivent à épuisement.

Depuis le 28 mars et « l’opération vérité » à laquelle le gouvernement s’est livré, on sait que la France doit faire face à une pénurie de masques chirurgicaux et FFP2. Pourtant essentiels dans la lutte contre le coronavirus, ces masques sont donc délivrés au compte-gouttes aux professionnels de santé. C’est encore plus vrai pour les professionnels des secteurs médico-sociaux.

Sur le terrain, les acteurs des services d’aide et d’accompagnement à domicile (Saad) n’ont pas été considérés comme prioritaires. Conséquence ? Bon nombre de professionnels n’avaient aucun matériel pour se rendre chez les personnes accompagnées. Pour mettre fin à cette situation, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, a annoncé que la France avait commandé un milliard de masques, tandis qu’Emmanuel Macron annonce son intention de mobiliser plusieurs industriels pour rendre le pays autonome d’ici fin mars.

Mais, alors que les premières livraisons arrivent, à ce jour (31 mars), la situation demeure tendue. « Malheureusement, la pénurie de masques est encore constatée sur les territoires, déplore Thierry d’Aboville, secrétaire général de l'Union nationale ADMR. Nous arrivons difficilement à avoir les dotations auxquelles nous avons droit. A tel point que nous sommes amenés à faire des appels aux dons, à en récupérer à droite, à gauche, de façon à pallier ce manque de masques. »

Une centaine de masques d’avance

« Il y a encore beaucoup de Saad qui n'ont qu'une petite semaine de masques chirurgicaux devant eux, confirme Jean-Pierre Riso, président de la Fnadepa (Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées). Cela veut dire que si l'approvisionnement ne s'opère pas d'ici la fin de semaine, nous allons de nouveau nous retrouver désarmés face à ce virus. Et on sait bien que l'on ne peut pas gagner une guerre si on n'a pas les armes. » En revanche, il l'assure et s’en réjouit, « dans les Ehpad et dans les Ssiad [services de soins infirmiers à domicile], les choses se mettent en place ». « Les GHT [groupements hospitaliers de territoire] ont des masques et commencent à distribuer chaque semaine le stock correspondant aux besoins des structures. Nous sommes, du coup, plutôt rassurés et dans une dynamique qui va nous permettre de faire face, d'être efficaces. » Une bonne nouvelle en cette période de crise. C’est d’ailleurs en observant le bon fonctionnement de ce dispositif que la direction générale de la cohésion sociale (DGCS) a annoncé vouloir l'étendre aux services à domicile.

Plus précisément, elle a indiqué, le 27 mars, que, comme pour les Ehpad, l'approvisionnement en masques s'effectuera désormais, non plus auprès des officines, mais auprès de l’établissement siège du GHT géographiquement le plus proche (« établissement-plateforme »). « Faire distribuer les masques par les officines a été un véritable échec, assène Jean-Pierre Riso. Aucun de nos services à domicile n'a été reconnu par les pharmaciens. Les quelques masques qu’ils avaient en leur possession étaient prioritairement donnés aux médecins et infirmiers libéraux. Ce qui est, cela dit, parfaitement compréhensible. »

Quand les blouses et les charlottes manquent

Un échec corroboré par Hugues Vidor, directeur général d’Adédom (fédération du domicile) : « Les officines privilégiaient d'autres types de professionnels, qui évidemment en avaient aussi besoin. Mais cela rendait les choses extrêmement compliquées pour le secteur du domicile. » Si les acteurs du secteur espèrent que le nouveau circuit de distribution sera rapidement efficace et permettra à tous les professionnels du domicile de bénéficier d’un masque, ils pointent un nouveau dysfonctionnement. Sur le terrain, leurs adhérents se retrouvent à faire face à une pénurie de matériels médicaux. Une problématique soulevée lors de la dernière réunion avec la DGCS, le 30 mars.

« Nous avons demandé à ce que l'on nous fournisse en matériels pour effectuer au mieux les sorties d'hospitalisation. Parce qu'au-delà du manque de masques, il y a aussi un sujet autour des protections, des blouses, des charlottes... Nous en manquons cruellement, affirme Hugues Vidor. Il est donc nécessaire que l'on puisse en avoir en quantité suffisante. En sortie d'hospitalisation de Covid-19, le domicile prend le relais. Mais, pour prendre ce faire, il faut avoir les équipements suffisants. »

Thierry d’Aboville ne dit pas autre chose : « Sur ce matériel, il n'y a aucune directive. Cela arrive au compte-gouttes. Comme pour les masques, c’est lié à un manque de stock à la base. Sur un certain nombre de territoires, des personnes Covid-19  sortent d'hospitalisation et on nous demande d'intervenir. Là où la protection doit être double, pour la personne soignée et la soignante, nous n'avons rien. Cela met en insécurité totale nos salariés. Nous réclamons d'être aussi dotés, équipés de ces matériels. Il faut arrêter de perdre du temps sur ces questions-là. Elles doivent être réglées pour que l'on se concentre totalement sur nos interventions. On ne peut pas se permettre de ne pas sécuriser nos salariés. »

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